L’Éternel Retour au Littoral


Brigitte Olivier/ Ville de Merignac-Vieille Eglise St Vincent

L’Éternel Retour au Littoral

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 10/04/2017 PAR Matthias Hardoy

Brigitte Olivier est née en 1954 à Arcachon. C’est une fille et petite fille d’ostréiculteurs. Elle ne l’a jamais oublié. Le littoral fait partie de l’imaginaire de cette photographe et plasticienne, diplômée des Beaux arts de Bordeaux. Elle partage sa vie désormais entre la région parisienne et son Sud-Ouest natal. Jusqu’au 28 mai prochain, elle présente à la Vieille Église St Vincent, plusieurs séries photographiques et artistiques réalisées des années 1980 à nos jours. Elle explique sa démarche:« les littoraux sont peu représentés par les photographes, ce sont les territoires de mon enfance, j’aime y revenir pour voir comme le temps agit sur la nature, la modifie, l’abîme».

De Borges à la poésie

 Brigitte Olivier, Disparaitre

Pour la série Disparition, elle a par exemple photographié des vieux troncs d’arbres coupés, comme des visages de vieillards. Brigitte Olivier est obsédée par « le cycle de la nature » qui voue tout élément à «l’émiettement», à la «désagrégation» avant la «renaissance» sous une autre forme. «Le temps est un fleuve qui m’emporte mais je suis le fleuve». Cette phrase du grand écrivain argentin José Luis Borges est inscrit sur un mur où est projeté en boucle le mouvement d’un cours d’eau. Une façon assez majestueuse de résumer le paradoxe de nos vies. Nous subissons le passage du temps mais nous pouvons tout de même influer sur le chemin que nous allons parcourir avant de mourir. Voilà ce que semble nous dire Brigitte Olivier en citant Borges. Les années qui défilent sont au cœur de toutes les œuvres de la photographe. L’artiste a par exemple photographié d’année en année les chaussures- méduses de sa fille pour sa Petite collection. Ces objets prosaïques destinés à être jetés sont élevés au rang de reliques, symboles de la transmission de l’attachement au littoral. Il y a de la poésie dans le travail de la photographe arcachonnaise. Elle le reconnaît volontiers: «Je joue avec les mots comme les poètes et je laisse comme eux mon travail ouvert à toutes les interprétations». Dans son «ciel de traîne», l’expression métaphorique devient réelle puisque une image de ciel à l’humeur changeante est imprimée sur un long voile. On n’est pas loin de la poésie dadaïste. Et face aux très nombreuses photos d’huîtres qui jalonnent l’exposition, on pense au poème de Francis Ponge qui décrit si bien ce « galet moyen, […] d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre.»

Une nouvelle série pour rompre avec le réalisme

La série la plus récente de l’exposition s’appelle Sur la terre comme au ciel, elle marque une forte rupture dans l’œuvre de Brigitte Olivier. Elle qui photographie de très prés les objets s’est envolée en hélicoptère pour prendre des images du bassin d’Arcachon vu du ciel. « C’est un grand changement! C’est comme si en m’élevant, j’avais envie de quitter le minimalisme et le réalisme pour aller plus vers l’imaginaire» explique-t-elle. C’est le premier projet où elle transforme l’image, en rajoutant de la couleur grâce à Photoshop. La photographe a envie de poursuivre dans cette veine, elle a retrouvé un nouveau souffle en choisissant une réinvention plus forte du réel.

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