C’est pour la troisième fois en Aquitaine que SAT-Amikaro (L’Amitié de SAT) tient son congrès annuel. Amikaro est une organisation chargée de la diffusion de la Langue Internationale, Espéranto par l’intermédiaire de l’information, l’enseignement, l’édition de matériel de documentation et d’étude. Son champ d’activité s’étend aux pays de langue française. Elle fonctionne néanmoins dans le cadre de l’Association Mondiale Anationale – SAT fondée en 1921 à Prague, implantée dans 48 pays, qui se concentre sur l’application pratique de l’Espéranto.
Initié par un médecin polonais Zamenhof en 1887, l’Espéranto, langue neutre et «anationale » s’est répandue très vite à travers le monde. Le I° Congrès International de l’Espéranto en 1905 à Boulogne-sur-mer marque une étape historique dans son développement. En rassemblant 688 participants de vingt pays, il n’a fait que confirmer les grandes capacités de l’Espéranto pour devenir une langue universelle. Ce succès doit surtout son origine à quelques principes régulant l’utilisation de la langue: une grammaire simplifiée de façon à être mémorisée facilement, ainsi qu’une construction logique et invariable des mots.
Une langue de personne et de tous
«Il faut avant tout souligner que c’est une langue de personne et de tous», explique Joël Lajus, directeur du Congrès, «une langue qu’on apprend avec le même effort de quelque nationalité qu’on soit.» C’est d’ailleurs ce qu‘a essayé de démontrer le Congrès, qui en dehors des différents ateliers thématiques, des animations et rencontres en Espéranto, a proposé pour la première foisune formule plus ouverte, avec notamment des cours d’initiation à l’Espéranto et plusieurs conférences en français traduites en Espéranto et vice-versa.
L’Espéranto est-il alors capable de remplacer un jour l’anglais en tant que langue de référence mondiale? «Il le devrait, car il n’est pas normal qu’une langue internationale soit attribuée à un Etat.» remarque un des participants du Congrès. «L’espéranto nous met tous sur un pied d’égalité et ne peut que rapprocher les gens, puisque personne ne voit sa langue privilégiée ou discriminée.» conclut le directeur.