« Il a le potentiel pour battre tout le monde », assure Jean-Philippe Daurelle, son entraîneur. Bordelais de naissance et de cœur, le sabreur Boris Sanson a en effet tous les atouts pour décrocher une médaille aux Jeux olympiques de Pékin cet été. A 27 ans, son palmarès est déjà riche : champion du monde par équipes en 2006, troisième au Championnat d’Europe en 2003…
« Plus qu’un sport, un art »
Remplaçant avec l’équipe de France aux Jeux d’Athènes, en 2004, il sera cette fois titulaire avec les Bleus à Pékin. Son objectif est de décrocher une médaille d’or. Pour cela, il s’entraîne deux fois par jour. « Comme un sportif professionnel, même si nous ne sommes qu’amateurs, car l’escrime ne suffit pas pour vivre », rappelle-t-il.
En même temps, il mène de front, là aussi avec succès, ses études de kiné, en deuxième année à Paris. Entre les études et le sport, ses journées sont très chargées, mais l’amour de la discipline lui permet de tenir le rythme. Pour lui, l’escrime n’est pas seulement un sport : « C’est un art. La beauté de l’escrime me passionne. J’aimerais arriver à un niveau où cela devient un art. » Cette passion lui a été transmise par Jacky Lambert, son tout premier entraîneur au club athlétique municipal (CAM), à Bordeaux, qu’il vient de quitter pour des raisons pratiques, au profit du Lagardère Paris Racing.
Aujourd’hui, une seule chose l’habite : réussir les Jeux olympiques. « Je prépare les JO depuis quatre ans », rappelle-t-il. Cette saison, ses résultats n’ont pas été à la hauteur de ses espoirs. « Il a fait une saison moyenne », confirme Jean-Philippe Daurelle, son entraîneur actuel. Mais « l’important est d’être prêt le jour J aux Jeux olympiques. Je préfère faire une saison moyenne et être champion olympique », avance t-il. Ce qui passe par un important travail tactique, et sur le mental, ainsi que par de nombreux débriefings pendant et après la compétition. « C’est comme un puzzle que l’on construit. L’escrime est un jeu d’échecs sur une piste. » En tout cas, quel que soit le résultat, assure-t-il, « j’aurai mis toutes les chances de mon côté ».
Nicolas César