Les activités métropolitaines supérieures désignent pour l’INSEE, l’ensemble d’activités stratégiques pour les grandes aires urbaines, du high-tech industriel aux services financiers. En métropole elles ont un poids économique considérable d’environ 21%… Tout l’enjeu de cette étude était donc de dresser le portrait des quelques 14 800 établissements répertoriés dans cet acronyme qui se divisent en 4 segments essentiels.
Premier d’entre eux : le High-Tech industriel (ou HTI) regroupe une trentaine d’activités, dont l’aéronautique qui détient la plus grosse part, mais aussi l’industrie pharmaceutique et la construction de véhicules militaires. C’est le secteur le moins développé dans la métropole bordelaise avec 10 900 emplois et seulement 14,7% des AMS locales, contre 20,9% en France de province. Vient ensuite le High-Tech Service (ou HTS) dans lequel sont regroupés la programmation, le conseil et les activités informatiques (18,1% des AMS locales contre 14,1% en province). Troisième segment : les services aux entreprises à forte intensité en connaissance (Sefic) autrement dit, les activités juridiques, comptables ou en architecture et ingénierie qui représentent 28% des AMS en Métropole.
Pour la métropole bordelaise, c’est le quatrième secteur, le service financier, qui est le plus important avec environ 40% de la part des AMS soit 19 393 emplois.
Une métropole attractive
Selon Nadia Wojciechowski, de l’Insee Aquitaine, « en 2011, les AMS représentaient un emploi sur 5 sur la métropole, soit 7 points de plus qu’en Aquitaine » (et un point de moins que dans les 13 plus grandes aires urbaines de province). Et le secteur reste dynamique : 4700 emplois y ont été créés entre 2006 et 2011, essentiellement dans l’aire urbaine de Bordeaux hors métropole, ce qui est tout de même moins que dans le reste de la région.
On peut se demander si ces chiffres pourraient être mis en raccord avec les chiffres du chômage en Gironde, surtout quand on voit que contrairement aux trois autres catégories, le « high-tech » industriel subit une baisse presque constante entre 2006 et 2011 (et que cette tendance devrait se poursuivre). Plus révélateur encore, les AMS, malgrès leur poids important à l’échelle de la métropole se concentrent en réalité essentiellement sur les zones de Bordeaux, Mérignac et Pessac (69% de l’emploi des AMS y est concentré !) et plus généralement dans l’Ouest de la Métropole.
Des retards à combler
Mais, si l’on place la comparaison au niveau national, la métropole bordelaise a d’autres soucis : elle a du retard à rattraper : elle se place au niveau de villes comme Montpellier ou Lille, quand Nantes, Grenoble et Toulouse caracolent en tête. Avec un atout tout de même et comme dit plus haut, elle reste très en avance sur la finance, à peine devancée par les aires urbaines de Lille et Nantes.
Enfin, « petit » point passé presque inaperçu dans l’étude mais tout de même notable, les AMS, si elles représentent des secteurs stratégiques pour les aires urbaines, ne sont pas épargnées par les inégalités salariales entre les sexes. On constate en effet des disparités importantes. C’est dans les services financiers, là ou la Métropole s’impose en quasi leader, que s’impose le plus grand écart salarial : 21,10 € nets de l’heure pour un homme contre 14,70€ pour une femme. Le high-tech industriel voit aussi émerger un phénomène de vieillissement de ses salariés avec 44 ans d’âge médian, et seulement un quart des employés de ce secteur sont des femmes.
Autant d’enseignements à retenir pour les acteurs, notamment politiques, de la Métropole afin de mettre en place les conditions permettant de développer les potentialités relevées par cette étude et de combler les faiblesses, afin que ces activités, par leur développement harmonieux, puissent permettre de créer de nouvelles valeurs ajoutées, en retenant et attirant une population jeune et diplômée.