L’émission « Antidote » : le fruit d’un travail journalistique 100% confiné


Romain Dybiec

L'émission « Antidote » : le fruit d'un travail journalistique 100% confiné

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 16/04/2020 PAR Lucile Bonnin

@qui ! : Qui êtes-vous ?

R.D : Je m’appelle Romain Dybiec et je suis l’animateur de l’émission « Antidote ». Je viens de terminer mes études à Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA) et je fais partie du projet « Antidote » qui s’est développé hors du cursus scolaire, mais qui rassemble l’équipe des étudiants en télévision de l’école.

@qui ! : Quelle est la petite histoire d’« Antidote » ?

R.D : Tout est parti de l’annonce du confinement en France, le mardi 17 mars. Notre groupe d’étudiants en télévision devait à l’origine réaliser une émission pour notre projet de fin d’études. Une fois tous enfermés chez nous avec du matériel audiovisuel à notre disposition, nous avons voulu réfléchir à une alternative. Nous avons donc créé une émission à distance avec tous les moyens dont nous disposons aujourd’hui : les réseaux sociaux, le téléphone, Skype… On peut filmer depuis notre balcon et lorsque l’on sort on peut aussi faire des sujets tout en respectant les consignes du confinement. Personnellement, je me suis porté volontaire pour animer notre émission depuis mon salon. Nous avons simplement délocalisé le studio chez nous ! À partir de là, nous avons décidé de faire une émission spéciale « confinement » qui s’appellerait « Antidote »…

@qui ! : Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre émission ?

R.D : Nous avons trouvé que ce nom sonnait bien et qu’« Antidote » suggérait une information positive, avec des sujets qui puissent redonner le moral aux gens qui vont la regarder. On propose aux personnes de mieux vivre le confinement avec des tutos, des chroniques et des sujets internationaux également.

@qui ! : Quelle est la ligne éditoriale de votre média ?

R.D : L’émission vise plutôt un public jeune, c’est-à-dire les jeunes adultes curieux de l’information internationale notamment. Je dirais qu’ « Antidote », qui sera une seule et unique émission, est jeune, dynamique et surtout connectée. L’émission va être diffusée sur Facebook en live ce vendredi 17 avril à 18 heures et donc nous allons pouvoir interagir avec le public. Les reportages seront ensuite publiés sur la page Facebook et nous donnerons la parole aux gens qui souhaitent s’exprimer sur les différents sujets abordés. L’émission va continuer à vivre quelques semaines après sa création avec les différentes réactions pour enrichir les sujets. Pour résumer, Antidote est une émission faite par des jeunes et pour des jeunes adultes.

@qui ! : Que va t-on pouvoir retrouver dans cette émission ?

R.D : Il y a d’abord des reportages à l’international. Par exemple, Félicie a pu rencontrer des gens du monde entier via Skype pour qu’ils nous racontent leurs confinements en Amérique latine, au Congo, en Inde ou encore en Birmanie. Ce sont des pays où il y a de fortes inégalités sociales. Ces personnes nous racontent comment elles vivent leur confinement de façon différente de la nôtre. Cela donne des témoignages forts, réalisés 100% à distance ! Il y a aussi des chroniques orientées société et vie quotidienne. Dorine, par exemple, va présenter une chronique culinaire un peu particulière… Elle habite dans les Yvelines, où il y a, en ce moment même, une pénurie de farine et de beurre.  Elle va alors proposer dans l’émission de réaliser une brioche sans œuf, sans beurre et sans farine. Il y a aussi une chronique jardinage avec Julie, qui est allée enquêter chez ses voisins, une chronique sur le sport à la maison… Au sein de l’émission, il y aura également une petite rubrique « JT » pour revenir rapidement sur la situation actuelle, mais cela sera un petit aparté dans l’info positive.

Antidote


@qui ! : Comment votre dynamique de travail s’est-elle mise en place pendant ce contexte particulier ?

R.D : Nous sommes devenus une sorte de rédaction où chacun travaille chez soi et nous communiquons chaque jour en visioconférence depuis plusieurs semaines, pour pouvoir créer des reportages à distance. Nous avons reformé notre rédaction habituelle de l’IJBA. Au début, l’organisation n’était pas évidente à mettre en place car les explications via visioconférences prennent beaucoup plus de temps que dans la vraie vie. Nous avons dû donc adapter notre rythme et apprendre à travailler plus lentement et davantage sur la longueur. Comme nous n’avons pas non plus les moyens de nous déplacer, nous avons dû aussi innover sur la forme des reportages. Alice par exemple a pu discuter avec une jeune étudiante chinoise qui habite à Wuhan et qui a vécu les premiers jours de déconfinement dans la ville. L’étudiante en question n’a pas souhaité apparaître à l’écran mais en revanche elle a pu nous fournir des images, filmées avec son téléphone, de ses sorties dans la ville qui se remet petit à petit à vivre. À partir de cela, nous avons réfléchi à une nouvelle forme de présentation avec une narration un peu originale sous la forme d’une conversation SMS…

@qui ! : Qu’est ce qu’« Antidote » peut apporter de nouveau, selon vous, dans le paysage médiatique actuel ?

R.D : Nous n’avons pas la prétention d’apporter quelque chose de nouveau car les chaînes médiatiques généralistes font aussi de très bons sujets. En revanche, je pense que, grâce à notre ligne éditoriale, nous allons véhiculer uniquement de l’information positive, qui fait du bien au moral. Nous ne voulions pas créer une émission comme les autres médias savent en faire… Parfois, en ce moment, les reportages sont anxiogènes mais notre émission a été pensée pour faire passer un bon moment à la personne qui va la regarder… C’est un moyen de se détendre tout en apprenant des choses !

@qui ! : Où peut-on regarder « Antidote » ?

R.D : Sur la page Facebook, en direct, vendredi 17 avril à 18 heures. L’émission devrait durer 35 minutes. L’émission, une fois le direct terminé, sera disponible sur la page Facebook.

@qui ! : Qu’allez-vous retenir personnellement de l’aventure « Antidote » ?

R.D : Je retiens déjà qu’il est possible de faire du journalisme à distance et d’arriver à avoir de bons sujets même en ne se rendant pas physiquement sur le terrain. Cela a aussi été un formidable travail d’équipe qui a pu nous souder davantage encore. C’était aussi une belle expérience professionnelle qui peut être valorisable dans la perspective d’une recherche d’emploi ! 

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