« Certes la méthanisation est une très belle opportunité, mais elle doit se réaliser dans le prolongement de l’agriculture et non s’en substituer ». Le décor est planté ! Bernard Péré, conseiller régional en est certain « ce procédé a un potentiel intéressant pour la matière organique des sols ». En effet, la méthanisation permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une production d’énergie renouvelable et une meilleure gestion et valorisation des effluents et déchets agricoles et agroalimentaires. « Ce qui est fou c’est qu’on a l’impression de découvrir cette méthode, hors elle existe depuis plus d’un siècle. En France, depuis des années, on a opté pour une autre politique. En revanche, nos voisins allemands et danois, eux, ont toujours incité à son développement », précise Jérémie Priarollo de l’association Solagro en charge de l’étude « Gisement et potentiel de développement de la méthanisation en Aquitaine » Une étude pour mieux connaître son potentiel Une étude qui a permis de mieux connaître le gisement dans la région, d’identifier les potentiels de valorisation énergétique du biométhane, de cartographier les zones favorables à l’implantation d’unités de méthanisation et ainsi de promouvoir la méthanisation sur les territoires. Résultat des courses : la ressource organique du territoire aquitain, et plus précisément, les ressources mobilisables pour la méthanisation à l’horizon 2030, sont de 4.200.000 tonnes brutes par an, pour un potentiel équivalent énergétique de 1.400 GWh. Ce potentiel méthanisation représente 10 % de la consommation de gaz naturel en Aquitaine. Près d’une vingtaine d’installations aquitaines adeptes de la méthanisation En Aquitaine, à ce jour, seule une petite vingtaine d’installations agricoles utilisent ce procédé. En Lot-et-Garonne, on en dénombre trois : un GAEC à Castelmoron-sur-Lot pour son fumier agricole, une fromagerie industrielle au Temple-sur-Lot qui méthanise ses lactosérums et Bio-Villeneuvois de l’entreprise Fonroche à Villeneuve-sur-Lot. Trois autres projets sont en cours d’élaboration à Astaffort, Penne d’Agenais et Seyches. Ces installations référencées font partie du dispositif Méthaqtion. Un dispositif d’accompagnement du développement de la filière méthanisation en Aquitaine porté par le Conseil régional d’Aquitaine et l’ADEME et animé par la Fédération Régionale des Coopératives d’utilisation de matériels agricoles d’Aquitaine (CUMA).