Alain Rousset, le président de la région Aquitaine, espérait que le plan climat aquitain qui vient de faire l’objet d’une convention pluriannuelle, laquelle a été signée, mardi 20 mars par le préfet de Région, Francis Idrac, Alain Rousset, et Marc Chapouthier, délégué régional de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) en présence de Rose-Marie Schmitt, vice-présidente de la région chargée du Développement Durable, était le premier de l’Hexagone. En fait, il ne semble venir qu’en seconde place dans le temps, ainsi que pour le nombre de ses actions, derrière Poitou-Charentes, ce qui a paru contrarier quelque peu le président de l’Aquitaine. Décidément, la démocratie participative…
48 thèmes d’action
Il n’empêche que l’Aquitaine se fixe pour objectif – ce plan se situe dans la lignée du plan climat national, avec un budget de 100 millions d’euros -de réduire de 10% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2013. Pour Alain Rousset, l’initiative qui a fait l’objet d’une étroite concertation avec les partenaires est « pertinente » . En effet, »l’Aquitaine est l’une des régions les plus « impactées » par le réchauffement climatique » avec des conséquences prévisibles sur la forêt de pins et le tourisme. Selon le président de la Région, « un salarié sur deux risque également d’être touché », et les conséquences pourraient être lourdes à terme « si on ne bouge pas ». Le plan climat aquitain comporte donc quelques 48 thèmes d’action qui concernent l’industrie, l’énergie et les déchets, les transports,le résidentiel et le tertiaire, l’agriculture et la forêt.
La rocade Bordeaux bientôt à 90km heure
Le domaine, le plus sous les feux de l’urgence et de l’actualité, est celui des transports avec un projet de création d’une autoroute ferroviaire qui transporterait les camions depuis Hendaye jusque dans le nord la France. Les divers intervenants n’ont pas caché qu’il ne faut cependant pas en attendre une sensible réduction du nombre de poids lourds qui empruntent l’A10, « mais au mieux une limitation de la hausse ». Pour Francis Idrac, « il n’est pas question de supprimer la circulation automobile » et le transport par fer perd des parts de marché. Cependant, dans le futur, des flux de véhicules seront lancés à travers la région par l’autoroute Bordeaux-Pau, tandis que le grand contournement routier de Bordeaux pourrait revenir à l’ordre du jour. Le préfet de région a laissé entendre que les pouvoirs publics « envisagent » de faire appel du récent arrêté d’annulation du tribunal administratif etpréfère parler « du grand engorgement » de Bordeaux. Il a annoncé cependant que la rocade serait soumise, dès l’été, à une limitation de la vitesse à 90 km heure afin d’améliorer la fluidité du trafic et limiter les rejets de gaz. Alain Rousset avance, de son côté, un autre projet qui consisterait à réserver la troisième voie aux transports en commun, au co-voiturage et aux véhicules propres. Le préfet a cependant indiqué que cette idée se heurte à des impossibilités juridiques. Le président de l’Aquitaine souhaiterait par ailleurs l’instauration du péage sur l’A10, ainsi que la création d’une « eurovignette » de sorte que la traversée de l’Aquitaine ne soit plus gratuite.
Aide aux particuliers
D’autres mesures phares, en plus de l’autoroute ferroviaire sont prévues: éco-conditionnalité des aides à la construction, promotion de l’indépendance énergétique des exploitations agricoles, encouragement des éco-quartiers, développement des énergies renouvelables, appui à l’éco-conception des produits, soutien à la construction de logementssociaux à très haute performance énergétique, renforcement de la filière bois énergie, offre de prêts bonifiés pour aider les investissements des particuliers.
Gilbert Garrouty
Notre photo:signature de la convention à l’Hôtel de Région à Bordeaux (Ph Aqui)