L’électricité, c’est tellement facile, on se dit qu’il faut juste appuyer sur un bouton. Du côté d’Ambès, lorsqu’on s’éloigne des routes, on voit cependant que c’est loin d’être aussi simple. Depuis 2012, Rte (Réseau de Transports d’Électricité) a entamé un chantier de grande envergure : des câbles d’une charge de 225 000 volts qui a nécessité un forage de 1200 de long destiné à renforcer le réseau électrique de la métropole bordelaise. Cette nouvelle ligne souterraine (qui descend à 57 mètres de profondeur sous la Garonne) traverse les communes d’Eysines, Blanquefort, Bruges, Parempuyre, Ludon-Médoc et enfin Ambès. Elle mesure 15 kilomètres au total et a nécessité 4 ans de travaux, mobilisant 14 entreprises et une centaine d’employés environ, pour un coût total du projet estimé à 43 millions d’euros.
Optimiser le réseau » Notre but, c’était bien évidemment d’anticiper et de soutenir le développement économique et démographique de l’agglomération, et créer une nouvelle ligne tout en optimisant le réseau déjà existant », souligne Dominique Millan, directeur développement et ingénierie de RTE en Aquitaine. L’entreprise avoue également avoir cherché à « minimiser la gêne des usagers en raccordant les travaux à ceux effectués par le Conseil départemental ou les communes de l’agglomération ». La construction de la liaison a également permis de supprimer cinq kilomètres de ligne aérienne, dont une partie traversait auparavant la réserve naturelle des marais de Bruges.
Un besoin croissantSelon le responsable, le chantier a généré « 4,5 millions d’euros de retombées économiques locales directes ». Cette liaison souterraine de 225 000 volts aurait cependant coûté le double d’une liaison aérienne similaire. D’autres chantiers sont toujours en cours, pour un investissement total de 120 millions d’euros. On peut notamment citer deux liaisons souterraines à 63 000 volts entre Paillères et Pessac. Cette série de travaux devrait être terminée d’ici 2019. D’après un bilan électrique publié par la société en avril dernier, le besoin est bien là puisque sans tenir compte de la météo clémente la consommation électrique de la région aquitaine avait augmenté de 1,5 % en 2014, tandis que la consommation annuelle française diminuait de 0,4 %. Elle augmente même de 7,2 % entre 2006 et 2014, soit plus rapidement en région qu’au niveau national (+2,9 %).