Ce n’est plus un secret : l’aéroport de Bordeaux s’est très bien porté en 2015. Affichant une croissance de +7,6% (meilleure croissance des grands aéroports régionaux français), l’établissement affiche même une augmentation du trafic de 61% en six ans. Après avoir très fortement développé son trafic international et développé son offre low-cost (6 nouvelles lignes en 2015 parmi un total de 13), l’aéroport de Bordeaux compte bien s’imposer encore dans le paysage régional en 2016, avec l’ouverture d’une dizaine de lignes en 2016.
De nouvelles destinations
Avec Easyjet, d’abord : la compagnie low cost britannique y lancera dès le printemps prochain quatre nouvelles destinations depuis Bordeaux : Marseille, Venise, Barcelone et Berlin (à raison de quatre à six vols par semaine). La compagnie Volotea devrait quant-à-elle proposer trois nouveaux vols vers Alicante (Espagne), Split (Croatie) et Faro (Portugal) pour la saison estivale, tandis qu’Iberia Express ouvrira un vol vers Madrid. D’autres compagnies, plus confidentielles, ont également décidé de renforcer leur collaboration avec l’aéroport de Bordeaux.
C’est notamment le cas de Chalair Aviation, entreprise dont le siège social est basé à Caen et dont les deux tiers du trafic sont composés de liaisons vers des compagnies minières et pétrolières. Présente depuis 2007 à Bordeaux à travers les vols vers Brest (qui va être renforcé en 2016 avec 26 vols par semaine au lieu de 18) et Rennes, elle ouvrira à compter du 25 janvier une ligne entre Bordeaux et Montpellier. Cette nouvelle ligne effectuera 18 vols hebdomadaires. Enfin, ASL Airlines ouvrira une deuxième ligne à compter du mois d’avril vers Hambourg, à un prix plutôt low-cost (49 euros l’aller, contre 266 euros l’aller retour pour un Bordeaux-Montpellier). On constate un véritable désert vers l’Est de l’Europe sur les destinations de l’aéroport de Bordeaux. C’est un manque de vols directs entre l’Aquitaine et l’Allemagne que nous voulons combler », confirme Jean-François Dominiak, directeur général d’ASL.
Des projets concrets
Il faut dire que le développement des compagnies low-cost (2,2 millions de vols en 2015, 65% de la croissance, +52% de croissance pour Easyjet) a tendance a rassurer les investisseurs. Pourtant, c’est Air France, assurant la navette vers Orly à raison de 12 vols par jours, qui s’assure toujours la part de marché la plus confortable à Bordeaux-Mérignac (43%, suivi par les 25% d’Easyjet). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, en plus d’avoir finalisé l’extension du terminal de son offre low-cost billi en juin, l’aéroport a également construit un nouveau salon Air France, plus confortable et spacieux que le précédent. « C’est une marque de l’intérêt du groupe pour l’aéroport de Bordeaux, un signal qui est loin d’être neutre pour les années qui viennent », affirme Pascal Personne, le directeur de l’établissement.
Son avenir, l’aéroport le voit également sur le long terme. D’abord, via un nouveau salon de 230 mètres carrés au Hall A qui devrait ouvrir ses portes au printemps. Ensuite, via le développement foncier (un nouveau pôle hôtelier de 10 000 mètres carrés basé sur le 45ème parallèle) et immobilier (future collaboration avec le nouveau site de Dassault Aviation, dont la première pierre a été posée en octobre dernier). Mais l’établissement se réserve aussi la primeur sur des projets plus ambitieux, comme la création d’une nouvelle zone de « commerces et d’attente » de 5000 mètres carrés située entre le Hall A et B côté pistes,. Si une étude de faisabilité est actuellement en cours et que le projet pourrait être présenté aux actionnaires au printemps, on ne connaît pour l’instant pas le coût d’une telle opération.
Enfin, l’amélioration de la desserte aéroportuaire devait passer par le fameux Bus à Haut Niveau de Service (Pessac Bersol-Le Hallian prévue en 2017), le prolongement de la ligne A du tramway en 2019, deux projets qui vont connaître leur troisième phase de concertation publique à partir de fin janvier. Enfin, l’aéroport est actuellement en train de monter un projet d’ouvrage d’art pour un accès plus direct de la zone aéroportuaire (comprenenez des routes surélevées ou souterraines). Si le projet avait déjà été imaginé en 1996, il pourrait avoir une décision favorable d’ici le printemps. Bordeaux Métropole est aussi acteur de l’Opération d’Intérêt Métropolitain qui concerne l’aéroport : les 400 hectares d’aménagement devraient définir un secteur stratégique entre l’établissement et les nombreuses entreprises de l’aéronautique établies dans le secteur. Tout cela pour une croissance de 7,6% loin d’être neutre, quand la majorité des grands aéroports français tournent autour de 3%. Un bilan et des projets en nombre qui confirment la bonne santé de cet aéroport, définitivement d’intérêt métropolitain…