C’est pourquoi sa hiérarchie lui a (a) ménagé un lieu spécial, une espèce de bureau des affaires classées. Anselme a ainsi la charge des enquêtes sur les disparitions que ses collègues, faute d’éléments, ont mises de côté. Présentement, un père vient lui parler de sa fille, « évaporée » sur la route entre Bordeaux et Pau depuis près d’un an. Vaillamment, avec finesse et ténacité, notre policier dénouera les fils d’un mystère qui plonge ses racines dans les atrocités de la Deuxième Guerre mondiale.
Des éléments mystérieux, sorte de signes du ciel venus guider Antelme se mélangent au solide d’une enquête pour rendre ce roman policier vraiment original, où l’auteur parle avec tendresse et humour de son personnage ; on y ajoutera une proximité géographique : faut-il mentionner que l’homme habite au Canon, sur la presqu’île du Ferret et qu’il va travailler tous les jours à Castéja, ancien siège départemental de la police bordelaise (nous sommes en 1992) ? Et puis revenir sur la dimension familiale, les liens cachés, puis révélés, ces familles décomposées et recomposées par la guerre et les malheurs, dimension essentielle de ce livre attachant.