« Cela nous permet de constituer de la donnée, de l’analyser et de l’interpréter ». C’est par ces mots que Jean-Marc Offner, directeur général de l’agence de l’urbanisme, a introduit l’observatoire de l’activité économique et de l’emploi, organisé ce jeudi 31 mars aux Bassins à Flot, à Bordeaux. Ce troisième rendez-vous faisait partie du « mois des observatoires » tenu par l’agence de l’urbanisme de Bordeaux Métropole et d’Aquitaine. Il invitait des analystes de différentes institutions (notamment l’INSEE et le CESER) à participer à des présentations sur le « rayonnement économique » de la métropole et les atouts de la grande région.
Les chiffres clés
C’est à cette occasion qu’une étude a été dévoilée, révélant quelques indicateurs sur l’économie métropolitaine, comparée à d’autres villes équivalentes. On y découvre une métropole certes en croissance (42 milliards d’euros de PIB pour la zone urbaine de Bordeaux en 2012, soit au sixième rang des métropoles françaises avec +1,8% de PIB par an entre 2000 et 2012) mais aux échanges internationaux en recul (-54 millions d’euros de balance commerciale en 2015 sur le département de la Gironde, encore plus pour l’Aquitaine dont les exportations ne représentent que 14% du PIB). L’aire urbaine de Bordeaux compte 507 086 emplois, avec 25 700 emplois créés en cinq ans (quatrième métropole française derrière Montpellier, Toulouse ou encore Nantes).En janvier 2016, on y comptait 51 744 demandeurs d’emploi, 9,4% de CDD, même si l’étude déplore aussi « des opportunités limitées pour les cadres ».
A côté de ça, l’étude révèle également une « bonne dynamique entrepreunariale » : avec 15 310 établissements créées en 2014 sur l’aire urbaine de Bordeaux (26% des créations d’entreprises en Gironde étant des microtransactions), les entreprises sont « plus jeunes qu’à l’échelle internationale » (46% avaient moins de 5 ans en 2013). Plus surprenant, 71% des entreprises dans l’aire urbaine de Bordeaux n’avaient aucun salarié en 2013, essentiellement en raison de leurs tailles modestes, le manque d’établissements de taille intermédiaire étant déjà connu. Bordeaux reste en première position des métropoles pour le taux de créations d’entreprises, mais le revers est également vrai : avec 60% de taux de survie à trois ans sur l’aire urbaine, elle se situe en dessous de la moyenne nationale. En Gironde, 4 entreprises sur 10 ne passeraient pas le cap des cinq ans. Entre 2009 et 2013, ce taux de survie est passé de 94% à 58%.
Des carences évidentes
Quant aux spécialisations des secteurs, la métropole bordelaise reste, selon l’étude, très tournée vers la sphère présentielle (représentant principalement le secteur tertiaire) : 91% des emplois créés l’ont été dans ce secteur entre 2007 et 2012, et il représente aujourdhui 43% de l’emploi salarié dans l’aire urbaine de Bordeaux selon des chiffres de 2012 (25% pour la sphère publique et 33% pour la non-présentielle). 49% des emplois dans l’aire urbaine de Bordeaux sont situés dans le commerce, le transport et le service. Enfin, contrairement à la hype qui s’est emparée de Bordeaux autour de la French-Tech, l’étude de l’a’urba révèle des « performance modestes » en termes d’économie de l’innovation. Au sixième rang pour son nombre de chercheurs (7940 en Aquitaine en 2011) et ses publications, au cinquième pour le nombre de brevets déposés (182 en 2009), Bordeaux et sa métropole accusent des « performances moyennes ». La Semaine Digitale pourrait être interprêtée comme une volonté d’inverser la tendance… La présentation de l’étude (et des cartes réalisées qui seront compilées dans un atlas en cours de finalisation) à l’occasion de l’observatoire de l’agence de l’urbanisme devraient être disponibles sur leur site dans les prochains jours à cette adresse : http://www.aurba.org/.