Il y a un an et demi, le site de la Sogerma à Mérignac était au bord de la fermeture. 1 000 emplois étaient menacés. Le premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin, s’était même déplacé en personne sur le site girondin pour « assurer que l’Etat trouverait une solution ». Finalement, TAT a repris la Sogerma et conservé 500 emplois, mais a demandé en avril dernier aux salariés de travailler 39 heures payées 35 pour que la société soit « compétitive ». L’accord a été signé par deux syndicats (Fo et CFE-CGC) et 91% des salariés, qui avaient le choix entre faire leurs valises ou accepter cet avenant sur leur contrat. Un choix, que ne regrette pas Alain Négrier, délégué FO à la Sogerma. « Nous avons gagné en crédibilité. Résultat, notre carnet de commandes est plein et nous avons même pu embaucher une quarantaine de personnes ! »
« Travailler plus pour gagner plus »
Pour autant, la mesure ne fait pas l’unanimité chez les salariés, souligne Patrick Gally, délégué CGT à Sogerma Services. « Nous sommes d’accord pour travailler 39 heures, mais payées 39 heures.». rappelle t-il, reprenant le « célèbre » « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy. Déçus par la décision de la cour d’appel de Bordeaux, la CGT et quelques salariés envisagent désormais de se pourvoir en cassation.Pour Alain Négrier de FO, un retour aux 35 heures serait sans aucun doute une perte directe de pouvoir d’achat. « Cela ne résoudrait en rien nos problèmes de compétitivité et nous perdrions certainement tous nos acquis sociaux, comme la mutuelle de groupe, la prime annuelle des salariés… » avertit-il. Pour sa part, la direction de Sogerma Services indique, que l’annulation de l’accord « hypothèquerait l’avenir du site industriel et de ses emplois ».
Nicolas César