@qui! -Quel a été l’objet de cette réunion à l’Hôtel de région entre le Président de la région Aquitaine et les associations ?
Naïma Charaï – Alain Rousset a souhaité rencontrer les associations et en mettre un certain nombre autour d’une table pour discuter de l’accueil et de l’accompagnement qu’elles apportent aux réfugiés. On peut citer notamment les délégations régionales de Médecins du Monde, de la Ligue des Droits de l’Homme, Emmaüs, Secours Populaire ou encore le Secours Catholique. Ce sont toutes des associations qui ont l’habitude de recevoir et d’accueillir des migrants. L’idée, c’était que la région dise à ces associations en quoi une collectivité régionale peut les aider dans cet accompagnement. Nous avons ainsi pu faire un tour de table des associations qui ont fait remonter les difficultés principales qu’elles rencontrent au quotidien.
@! – Quels sont les problèmes qui ont été soulignés ?
N.C – Certaines difficultés sont revenues assez régulièrement. Parmi elles, il y avait bien sûr la question du logement et de l’hébergement. Certaines structures ont indiqué n’avoir toujours aucune solution pour remédier au manque de place. C’est un sujet qui, rappellons le, relève de la compétence de l’État et des communes. Un autre grand sujet sur lequel la région peut très bien avoir sa place, c’est l’apprentissage de la langue française pour pouvoir s’intégrer. Aujourd’hui, certaines associations engagent des professeurs de français. Il a été identifié que les associations n’avaient pas toutes les capacités matérielles et humaines de recevoir des réfugiés supplémentaires. Les salles de cours sont pleines, il faut donc mobiliser des moyens supplémentaires. Alain Rousset a proposé de réfléchir sur la mise en place de plusieurs outils.Ca passera certainement par la mise à disposition de nouveaux professeurs, d’une mise en relation avec des bénévoles qui prennent des cours de français, d’une mise à disposition de locaux dans un établissement pour pouvoir y donner des cours. Sans compter internet et le téléphone. Enfin, la question des réfugiés diplômés est également revenue sur la table, notamment concernant leur formation professionnelle.
@! – La Métropôle a créé un numéro vert, le département un site internet. Aucun nouveau dispositif n’est prévu par la région ?
N.C – L’objectif de cette réunion, c’était d’abord d’identifier les besoins des associations pour apporter ensuite une réponse politique, écouter eux qui sont en charge de l’accueil. L’idée n’était pas du tout de se substituer à ce qui se fait déjà mais plutôt d’aborder la question de l’articulation. Nous n’allons pas créer un dispositif de plus alors que le département et la Métropole se sont déjà engagés; nous saluons d’ailleurs l’initiative. Définir un nouveau volet financier aux associations pour les aider à régler leurs problèmes n’était pas non plus l’objet de cette réunion. L’action doit être discrétionnaire, la région ne souhaite pas étaler une somme. Mais nous apportons un soutien financier important aux associations, et nous continuerons à le faire. Nous avons acté de se revoir dans les prochaines semaines pour continuer les discussions et coordonner les actions de chacun. Notre but n’est pas uniquement de parer à l’urgence, il est aussi d’adapter la réponse aux problématiques, et de rester en lien avec tous les acteurs. Tout cela se fera d’ailleurs en coordination avec les initiatives qui ont été prises dans chaque collectivité.
L’info en + : En Aquitaine, le montant des subventions aux associations (tous secteurs confondus) en 2014 s’élevait à 116 731 321€.
Voir aussi : La Gironde lance une plateforme collaborative d’aide aux réfugiés