Apporter les compétences médicales sans le cadre hospitalier parfois pesant. C’est en cela qu’on pourrait résumer la démarche adoptée par l’Institut Bergonié et ses partenaires. Pas de salle d’attente, de blouses ni de slogan trop moralisateur. « Il n’y a pas de hiérarchie mais un échange avec le patient et les personnes intéressées » montre le Professeur Guy Kantor, représentant de la Ligue contre le Cancer. Une autre idée de l’hôpital qui semble rencontrer un accueil favorable hors les murs.
« Les gens nous demandaient pourquoi ils étaient obligés de venir à nous. Nous devions développer la mobilité » témoigne Véronique Debande, directrice de Proxisanté. Depuis 2017, l’association dispose de deux bus de prévention qu’elle loue, en plus de ses actions, à tous types de professionnels de Santé. L’Institut Bergonié, leader régional de la recherche et des soins en cancérologie, a saisi l’opportunité. « Nous voulons que nos professionnels sortent et aillent sur le terrain » explique Nicolas Portolan, directeur général adjoint de l’Institut. Avec des supports originaux comme des escape games et des animations numériques, on parle de « prévention joyeuse ».
Le dispositif s’adapte aux territoires
Le bus se déplacera donc avec des équipes du centre de cancérologie mais pas seulement. La prévention recouvre en effet de nombreux champs d’action : alcoolisme, tabagisme, dangers des courants marins pour les baigneurs et même fracture numérique. Sur ce dernier point, l’association Proxisanté a déjà mené des interventions pour lutter contre « l’illectronisme », c’est-à-dire la méconnaissance des outils électroniques chez certains publics. « Alors que tous les services administratifs seront dématérialisés en 2022, la population n’est pas du tout prête » constate Véronique Debande.
Si les dates du « Bergo’Tour » 2020 ne sont pas encore décidées, les premières journées de prévention auront lieu en mars à Bordeaux. Outre des ateliers sur le sommeil et l’activité physique, et pour répondre aux demandes spécifiques de la population, une prévention sur la nutrition numérique est prévue. Il s’agira ici d’évaluer la pertinence de la batterie d’applications, étiquetages et autres assistants nutritionnels, pour apprendre à en faire bon usage dans le cadre de son alimentation.
« Nous serons attentifs aux données collectées par le bus » souligne Daniel Habold, directeur de la Santé publique. Par ce retour, le dispositif pourra donc encore mieux s’adapter aux attentes nombreuses des différentes populations. Mais aussi, il aura l’avantage de pouvoir se déplacer partout, des abords de festivals musicaux, aux plages des littoraux en passant par les écoles de la région. « C’est presque un outil de service public » résume Véronique Debande. Les dates du « Bergo’Tour » seront prochainement communiquées sur le site internet de l’Institut Bergonié. En attendant, le dispositif est à la recherche de professionnels de Santé pour développer ses interventions.