Sur le quai de la gare d’Oloron, Bernard Uthurry, maire d’Oloron et vice-président de la région Aquitaine en charge des transports, au côté d’Alain Rousset, président du conseil régional, accueillaient les espagnols, Marcellino Iglesias, président du gouvernement d’Aragon, et le maire de Canfranc. La nuée de journalistes aragonais et castillans qui les suivaient montrait l’importance qu’a le dossier « Canfranc » en Espagne. » Nous voulons être au même niveau », répète consciencieusement Marcellino Iglesias dans un français parfait, mâtiné d’un léger accent ibérique. C’est 100 millions d’euros que les espagnols ont déjà investis pour rejoindre Canfranc. « Et ce n’est pas fini », martèle-t-il. Du côté français, on baptisait au pied des Pyrénées le premier tronçon de l’hypothétique ligne Pau-Canfranc. Il ne reste plus qu’à lancer les travaux sur Oloron-Bedous et imaginer une liaison Bedous-Canfranc. Un projet évalué à 350 millions d’euros que la région porte à bout de bras. Alain Rousset a répondu avec fougue à l’appel de ses amis espagnols. Une délégation à Bruxelles ? L’idée est lancée, mais l’Europe fonctionne si les gouvernements nationaux répondent. Alain Rousset gronde pour que la construction européenne traverse les Pyrénées, mais pour l’instant l’Etat français reste muet aux échos. Pourtant la ligne Pau-Canfranc n’a jamais semblé aussi proche. Dans les esprits, elle existe.
Ce qu’ils ont en dit
Matine Lignières-Cassou, député-maire de Pau : « Je viens soutenir parce que j’y crois ! Les TGV peuvent passer à Canfranc, l’ouverture de la ligne vers Saragosse est essentielle pour que le Béarn / Bigorre soit desservi par la LGV. »
Bernard Uthurry, vice-président de la région Aquitaine en charge des transports : « On partage la transversalité des paysages, demain ce sera le train ! »
Alain Rousset, président du conseil Régional : « On a jamais été aussi proche de Canfranc parce que les régions ont montré avec le TER qu’elles pouvaient redresser les services publics mourants. »
Marcellino Iglesias, président du gouvernement d’Aragon : « Les deux projets, routier et ferroviaire, de traversée centrale des Pyrénées, sont compatibles. »
CRELOC, Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc : « Nous avons l’espoir chevillé au corps ! En 2013, Bedous et ensuite vive Canfranc ! »
DUT, Défense des Usagers : « Il faut que l’Etat soit solidaire et porte le projet jusqu’à Bruxelles. »
Olivier Darrioumerle