« Des cahiers aux enfants, des papiers aux parents » était l’un des slogans scandés par les opposants à la loi sur l’immigration, qui devrait être voté mercredi prochain au Parlement. Resf et l’UCIJ (Unis contre une immigration jetable) avaient lancé un appel national à la manifestation. Il a été suivi dans une quarantaine de villes de France.
Il est 14h30, devant le Grand Théâtre, les manifestants sont au rendez-vous. Le bref discours de Julie Fradelizy, membre FSU de Resf 33, n’est perturbé que par les passages du tramway. Outre le rejet de la loi sur l’immigration, le rassemblement permet de réaffirmer le soutien apporté à Florimond Guimard, instituteur marseillais poursuivi pour avoir défendu le père d’un élève expulsé. Ce dernier comparaît le 22 octobre devant le tribunal de grande instance d’Aix en Provence.(1)
La militante rappelle le rôle des comités de soutien aux familles. A Bègles, par exemple, il a obtenu des régularisations. Dernière revendication : renoncer au centre de rétention pour les mineurs. Place Gambetta les organisateurs ont le sourire, la participation est forte. « C’est un succès », commente Julie Fradelizy alors que les manifestants, grands et petits, reprennent en cœur « non, non, non aux expulsions! »
Huit parrainages publics
Les professeurs sont nombreux. François enseigne les mathématiques au lycée Elie Faure de Lormont. Il brandit une pancarte où est inscrit: « non aux rafles de sans-papiers ». Avec ses collègues, il s’est mobilisé pour deux de ses élèves. Une régularisation provisoire a été accordée. « C’est une bonne nouvelle même si les deux jeunes sont en échec scolaire après cette épreuve. »
Les manifestants arrivent devant le palais de Justice. Huit parrainages publics ont lieu, place des Droits de l’homme, lieu symbolique entre tous. Max Guichard, maire adjoint (PCF) de Cenon, Hélène, syndicaliste et mère de famille, et Alban, étudiant, sont des exemples d’heureux parrains et marraine. Ils épauleront un étudiant marocain, en France depuis 12 ans, qui a reçu une lettre d’expulsion. Au micro il remercie et précise qu’il détient le diplôme d’ingénieur. Chaque parrainé a reçu un certificat de citoyen de la République française. Une acquisition symbolique en attendant peut être de recevoir de vrais papiers.