Assister à un match de horse-ball, c’est une expérience. Et puis, même si pour une raison inconnue ça ne vous plairait pas, ça n’est objectivement pas une perte de temps. Un spectacle de 20 minutes, 23 si vous ajoutez la mi-temps… Qui dit match court, dit match intense. Les 4 joueurs par équipe n’ont pas vraiment le temps justement de jouer la montre, il s’agit d’être efficace. Et au galop, traverser une carrière de 65 m de long, cela aussi ça va vite. Car oui, au horse-ball, et ce n’est pas vraiment une surprise, les joueurs sont à cheval… Des chevaux tout à la fois rapides, réactifs, « avec du sang », mais «calme dans leur tête». Ils doivent pouvoir partir au galop et l’instant d’après rester immobile quand on leur demande. Les pratiquants ont aussi une préférence pour les chevaux, «pas trop peureux». Il ne s’agit pas en effet, que l’animal se cabre dès qu’il voit arriver le ballon. Car, oui bien sûr en horse-ball il y a un ballon. Il est entouré de anses de cuir pour que les cavaliers, du haut de leur monture, puissent s’en saisir plus facilement lorsqu’il est à terre. Enfin, avant que vous ne posiez la question à laquelle vous pressentez déjà la réponse: oui, au horse-ball, il y a des buts. En hauteur, comme les paniers de basket, sauf qu’ici, ils sont positionnés à la verticale par rapport au sol.
Enfin, bien sûr, au horse-ball, s’il y a un règlement, il y a aussi des arbitres, un sur une chaise haute en bordure de terrain, l’autre à cheval, au milieu des joueurs. Bien sûr toutes les subtilités liées aux fautes, aux pénalités et à la remise en jeu existent; le boudin d’air gris qui délimite le terrain, est marqué de traces rouges qui symbolisent des lignes de touche. Rassurez-vous, pour vous aidez à comprendre ce qui se déroule sous vos yeux, un commentateur fournit les explications pédagogiques au fil du match.
Un vrai et fort esprit d’équipeMais, ce qui impressionne c’est l’habileté des cavaliers sur leur monture, penchés au ras du sol pour attraper la ballon, droits sur leurs étriers pour tenter le but, ou jouant de l’équilibre pour prendre le ballon à l’adversaire. Tout est dans les jambes pour guider l’animal, il est bien rare que les cavaliers gardent les rênes en main. Bref, vous l’aurez compris, il faut d’abord au minimum se sentir à l’aise sur une selle avant de tenter de prendre du plaisir à jouer au horse-ball. Au niveau de compétition des sportifs «pro» ou «pro elite» présents à Bordeaux ce week end, il s’agit même d’être un sacré bon cavalier.
Un bon cavalier, avec, caractéristique contradictoire pour les amateurs d’équitation, un vrai et fort esprit d’équipe et bien sûr, une bonne technique de la balle. Un esprit d’équipe à rude épreuve lors du Championnat de horse-ball en cours à Bordeaux, puisque ici sur la carrière, la tension est à son comble. Et pour cause, les meilleures équipes françaises s’affrontent pour l’avant-dernier week-end de compétition de la saison. Autant dire que le podium se joue en partie ici sur le Salon de l’Agriculture d’Aquitaine. Si de son histoire très liée au horse ball, l’équipe pro élite de Bordeaux est traditionnellement dans le haut du tableau, cette année, elle bataille la première place du classement avec Arles, première au classement provisoire et bien décidée à ne pas laisser sa place. Si l’équipe de Arles remporte ces derniers matchs de la saison, et que Bordeaux reste elle aussi victorieuse, alors le classement provisoire sera confirmé. Mais à la moindre erreur (perte ou nul) de Arles, Bordeaux peut prétendre à la première place…
Sur la première journée bordelaise, Arles a remporté son match contre Chamblis, 3ème au classement. Le suspens continue donc ce dimanche, et le week-end prochain. Les équipes joueront les derniers matchs de la saison, et hasard du calendrier, Bordeaux-Arles se trouve être le tout dernier match du championnat… Un match qui pourrait bien avoir des allures de finale, si jusque-là, rien ne bouge au classement provisoire.