Il est difficile de dénombrer les visiteurs quand aucune entrée n’est payée. La jauge d’Hestiv’òc, cette fête de l’Occitanie que le Béarn accueille chaque été, n’en est pas moins estimée à 60 000 personnes. Va donc pour ce chiffre !
Chant, danse, musique : sur tous les registres Comme tous les ans, cet amour des langues et du terroir se fait multiforme. Au gré des concerts comme dans les pas de danse, cet événement organisé par l’association Accents du sud réunit aussi bien des sons venus de Galice que du Béarn, d’Aragon que du Pays Basque. L’une des formations qu’il accueille à Pau, le Rita Macedo Trio, s’offre même le plaisir de marier les sonorités gasconnes et brésiliennes.
Les spectacles et animations proposés au public jouent, eux aussi, de tous les registres. Un attrait marqué pour le cinéma vient ainsi s’ajouter à la musique et au chant. Accents du Sud, qui organisera en 2016 en Béarn la seconde édition du festival occitan Clap de Lengua, projette plusieurs courts métrages, cette semaine. Qu’ils soient documentaires ou œuvres de fiction.
Fanfares et polyphonies, village gourmand et animations pour les enfants, ateliers de danse et groupes folkloriques : la palette proposée par le festival est en fait très large. Chaleureuse également, comme en témoignera l’impressionnante cantera organisée jeudi, lors de l’ouverture officielle des festivités.
Chemise blanche et foulard jauneCe soir-là, des milliers de personnes se retrouveront place Royale, vêtues aux couleurs de la fête : la chemise blanche, le bas noir et le foulard jaune. Un foulard qui revêtira une importance toute particulière. Car sa vente (4 €) conditionnera en partie le succès de la manifestation.
Économies obligent, les subventions accordées aux associations sont en effet en baisse à Pau. Accents du Sud ne fait pas exception à la règle. L’aide conséquente que lui accorde la Communauté d’agglomération paloise a été réduite de 16%. Un ajustement qui ne durera pas, indique son président François Bayrou, en assurant que les choses reviendront l’année prochaine à la normale.
« La culture, variable d’ajustement »L’association, elle, prend acte de la dureté des temps. Un fort niveau d’autofinancement, tout comme les aides apportées par des partenaires où l’on trouve aussi le Département et la Région et des entreprises privées, lui permettent aujourd’hui de maintenir la gratuité des animations, explique son directeur, Didier Fois.
Mais l’avenir est jugé économiquement incertain. « 2015 est une année tournant dans l’approche événementielle, culturelle en particulier, en France. Des centaines de festivals disparaissent ou repensent leur format à la baisse. La culture trinque et endosse malheureusement le costume de variable d’ajustement ».
De là à envisager de donner une dimension nationale à Hestiv’òc, pour « mieux servir son enracinement local » et conforter sa légitimité, il n’y a qu’un pas. Affaire à suivre.
Pour en savoir plus : http://www.hestivoc.com/programme-2015