« A 5 ans, je sculptais déjà le bois ». Travailler, façonner et embellir gcette matière animent Hélory depuis sa plus tendre enfance. Cette passion lui vient de son grand-père. Le regard absent, il se souvient… « Pendant les vacances scolaires, j’allais chez mon grand-père, en Lot-et-Garonne, j’habitais dans le Nord à l’époque. Là, je travaillais le bois pendant des heures à ses côtés tandis qu’il me transmettait ses connaissances. Toucher cette matière, mettre en valeur sa beauté et lui donner une nouvelle vie m’a tout de suite plu. » Et pourtant, une fois le bac en poche, Hélory ne se tourne pas immédiatement vers les métiers du bois. Il préfère voir du pays… mais ses voyages le ramènent à ses premières amours lors d’un chantier de construction de chalets en Savoie. Là, il retrouve plaisir à travailler le bois et se rend compte qu’il n’est pas trop « branche » pour cet exercice. Il décide alors de se former pour en faire son métier… Se former pour un métier A 21 ans, il rentre en CFA pour suivre un CAP « Bois et matériaux associés ». « Une formation qui [lui] permet d’avoir une vision concrète du monde de l’entreprise ». Mais Hélory recherche autre chose… Il suit alors une formation d’ébénisterie à Verdun. Là, il acquiert des connaissances techniques. Il revient ensuite en Lot-et-Garonne pour travailler avec Les Baladins en Agenais afin de concevoir les décors de théâtre. « Une bonne expérience confie-t-il mais je ne travaillais pas avec du bois noble… » Il quitte donc les Baladins pour œuvrer aux côtés d’un charpentier. L’aventure en solo Mais, depuis toujours, Hélory souhaite être son propre patron. Il aime façonner le bois à sa manière. Le travailler pendant des heures avec « carte blanche » du client. Ainsi, il peut laisser libre court à son imagination et sa créativité, car Hélory se plaît à dire qu’il préfère travailler le bois d’une manière artistique plutôt que technique. En 2002, il se lance donc dans l’aventure en solo. Il monte sa boîte et loue un hangar à Villeneuve-sur-Lot. « Ça marchait bien, assure-t-il. Je repartais toujours de chez le client avec un devis signé ! » Mais l’accumulation de charges l’incite à arrêter son activité. Il n’abandonne pas pour autant sa passion. Par le biais de chèques emploi service, il continue des chantiers. Une passion avant tout En tant que célibataire, cette situation ne le dérange pas. Mais sa situation personnelle évolue. Une femme, puis un enfant et un deuxième, l’incitent à remonter son entreprise. Il se réinscrit alors en tant qu’artisan et contracte deux prêts pour un montant global de 8.000€ auprès de l’ADIE, l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique. Réinvestit son local de Villeneuve qu’il n’a jamais quitté en réalité et réactive ses contacts. Mais en 10 ans, tout a changé. Le flux de clientèle n’est plus aussi important. Trois raisons à cela. « Les clients bricolent eux-même, ils sont moins à cheval sur les finitions et ont moins de libertés financières. » L’activité est donc délicate pour Hélory. Mais, décontracté et positif, il affirme qu’« en tant qu’autoentrepreneur mon statut ne me coûte pas grand chose. A côté, je travaille aussi chez certains clients avec des chèques emploi service. Donc l’un dans l’autre je m’en sors quand même », conclut-il, serein.
Helory Goasdone, charpentier, menuisier, ébéniste, Côte de Plaisance, Villeneuve-sur-Lot, 06.26.82.92.36.