D’après la citation de John G. Tullius, « neuf personnes sur dix aiment le chocolat, la dixième ment ». Et ce n’est pas Hasnaâ Ferreira qui dira le contraire. Cette férue de chocolat a trouvé sa voie et a pu s’épanouir à travers cette passion. « Ma vie professionnelle s’est faite en plusieurs étapes, je suis passée par plusieurs métiers différents. J’ai longtemps cherché ma voie que j’ai fini par trouver grâce au chocolat » explique la jeune femme. Cette ancienne chef de pub n’a pas hésité à reprendre ses études pour réaliser son rêve et partager sa passion avec les autres. Après avoir obtenu son CAP chocolatier-confiseur et effectué de nombreux stages auprès de grands chocolatiers comme Thierry Lalet et Serge Granger, Hasnaâ Ferreira a décidé d’ouvrir sa propre boutique, rue Fondaudège. « Il y a quelques années je ne pensais pas réussir, je n’avais pas confiance en moi. Mon mari m’a beaucoup soutenu et poussé à croire en mes rêves. Lorsque j’ai terminé ma formation, j’avais 30 ans et j’avais vraiment cette envie d’avoir ma propre chocolaterie pour fabriquer mon propre chocolat », confie-t-elle.
Malgré sa crainte d’échouer, la jeune chocolatière a très rapidement su fidéliser sa clientèle par ses produits grands crus, sélectionnés au sein d’une même plantation. Ne souhaitant pas faire comme les autres chocolatiers et « se caler sur la mode », elle propose une gamme de chocolat inspirée de son entourage et de ses origines marocaines. « Mon premier souci dans la fabrication du chocolat, est de mêler le goût aux émotions qu’il procure. Le chocolat est un produit de plaisir », signale Hasnaâ Ferreira. C’est suite à un pari avec son mari que la jeune femme a pu toucher du bout des doigts les produits culinaires en participant à la compétition MasterChef en 2012. Par la suite, elle a décidé de se lancer dans sa propre aventure, entourée de son mari Vincent et ses deux petites filles.
Passionnée de chocolat
Après avoir quitté son Maroc natal fin 2009, c’est à Bordeaux qu’elle a posé bagages un an après, en compagnie de Vincent. La jeune maman n’oublie jamais ses origines puisque ce sont d’elles que provient son intérêt pour le chocolat. « Quand j’étais enfant, ma mère m’avait acheté une bottine en chocolat, bourrée de bonbons. J’étais impressionnée par cette bottine. J’ai mangé tous les bonbons en laissant la bottine intacte et j’étais fascinée par cette création faite à base de chocolat » se remémore Hasnaâ. De ce souvenir d’enfance a suivi un déclic dans l’esprit de la jeune femme, curieuse d’en apprendre davantage sur ce produit tant apprécié de tous. Et c’est avec son mari Vincent, graphiste de profession, qu’elle a tenté de s’insérer dans la vie bordelaise en proposant une gamme de chocolat à son image. Passionnée également de jardinage, Hasnaâ aime le mêler à ses productions, « le jardinage est compatible avec le chocolat et j’aime intégré mes plantations aromatiques au chocolat afin de conserver le côté local tout en gardant ma petite touche personnelle ».
La jeune maman a toujours souhaité montrer l’exemple à ses filles en reprenant ses études et en se lançant dans la fabrication de chocolat dans son propre labo attenant à sa boutique. « Il faut toujours rester soi-même et je ne voulais pas montrer à mes filles que je n’étais pas épanouie. Je souhaitais leur montrer l’exemple pour qu’à leur tour elles le soient plus tard » ajoute-t-elle. La source principale d’inspiration de Hasnaâ, ses deux filles qui ne manquent pas de rappeler à leur maman de ramener des chocolats à l’occasion des fêtes. « Pour Pâques, je suis en pleine fabrication, du coup ma belle mère passe à la boutique pour ramener du chocolat aux filles qui n’attendent que ça. Et paradoxalement, lorsque des amies viennent boire le café à la maison, elles me réclament toujours du chocolat, mais je n’en ai jamais, je le travaille tous les jours au labo » raconte amusée la jeune chocolatière. En travaillant son propre chocolat et en montant sa propre boutique, soutenue par sa famille, Hasnaâ a pu s’épanouir et retrouver cette confiance en elle bien qu’elle s’amuse toujours à répéter « qu’étant une personne très maladroite, je suis un peu comme Ratatouille, si je peux le faire tout le monde le peut ».
Hasnaâ Ferreira, la femme chocolat from Aquipresse on Vimeo.