Quand on sait qu’on doit probalement vous déranger entre le foie gras et la bûche, autant le faire pour une bonne raison. En cette période de fête où les plats festifs font aussi partie des cadeaux sous le sapin, penchons nous deux minutes sur une enquête réalisée par Harris Interactive sur les habitudes alimentaires des français, intéressante à plus d’un titre. Réalisée en novembre auprès de 1074 répondants, elle définit d’abord ce que signifie concrètement « mieux manger » pour un français. Sans surprise, le bio, le sans additifs ou sans pesticides domine largement le débat (93%), suivis de près par une farandole de moins (gras, sucré, salé) prônant une consommation d’aliments avec une meilleure balance nutritionnelle et calorique (91%). La notion de plaisir ferme le podium des priorités (86%).
Panier moyen
Preuve qu’il reste encore des marges de manoeuvre, 67% des français interrogés estiment que les recommandations pour une meilleure alimentation leur permettent d’être plus informés et de mieux maîtriser leur consommation. En revanche, 33% pensent toujours que ces recommandations restent un facteur de contraintes alimentaires. Ces dernières seraient difficiles à mettre en pratique et rendraient l’acte d’achat plus compliqué (pour 65% des sondés), parfois jusqu’à enlever un certain « plaisir de manger » (47%). Au coeur du sujet, la note finale entre largement en compte dans l’appréciation finale : 65% des sondés estiment que ces recommandations « ont fait augmenter les ressources qu’ils devaient allouer à leur alimentation ». À raison : selon l’Observatoire des Prix publié par l’association de consommateurs Familles Rurales, le panier (ou chariot) moyen des produits de consommation courante des français était de 139,50 euros en 2018 (+2,6% sur un an, +7% sur les premiers prix). Le Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) est cependant relativement préservé : c’est le troisième secteur où les prix sont les plus attractifs, avec un panier moyen de 137,50 euros (derrière l’Ouest et le Nord-Est de la France).
Maîtrise
Pour autant, cela n’empêche pas les désirs alimentaires de tendre vers une responsabilité accrue des produits consommés : 90% affirment consommer régulièrement des produits de saison, 88% des produits d’origine française ou locale (79%) 88% vouloir tendre vers l’élimination des plastiques à usage unique (dont la disparition a été votée pour… 2040) et 72% souhaiter réduire leur consommation de produits emballés. « 69% indiquent finalement que le fait de voir se multiplier les recommandations à l’égard de l’alimentation leur ont permis de changer leurs comportements alimentaires au quotidien, vers une alimentation plus responsable », poursuit le panel, dans lequel on retrouve évidemment une tendance forte, celle de l’engouement pour les applications « permettant de mieux se faire plaisir (57%), de mieux maîtriser la composition de leurs produits (54%), de manger en étant attentifs à l’impact des produits sur l’environnement (50%) ou de faire attention à la dimension nutritionnelle et calorique (44%) » des aliments qu’ils consomment. L’outil technologique fait donc office de relais de contrôle fiable, notamment chez les plus jeunes : une étude Yougov parue en avril, par exemple, précisait que 13% des 18-35 ans utilisent des applications anti-gaspillages « au quotidien » contre 7% pour les plus de 35 ans. Enfin, 62% indiquent une réduction de consommation de viande, mais la viande fabriquée en laboratoire, en voie de démocratisation aux Etats-Unis, semble encore loin d’avoir conquis les envies (34% mais 54% pour les moins de 35 ans).