Grand entretien: Pierre Goguet, Il est extrêmement légitime que la Charente et la Charente-Maritime rejoignent Bordeaux et l’Aquitaine


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Grand entretien: Pierre Goguet, Il est extrêmement légitime que la Charente et la Charente-Maritime rejoignent Bordeaux et l'Aquitaine

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Temps de lecture 16 min

Publication PUBLIÉ LE 29/06/2014 PAR Joël Aubert et Pierre Sauvey

@qui ! Quel est le point de vue du président de la CCI de Bordeaux sur le chantier de la réforme territoriale, de la nouvelle carte territoriale, notamment par rapport au souhait d’une partie de Poitou-Charentes, en particulier les Charentes, de rejoindre l’Aquitaine. Dominique Bussereau, président de la Charente-Maritime, l’a exprimé en disant « nous avons besoin d’une métropole cette métropole c’est Bordeaux ».
Pierre Goguet- Concernant le nord de la Gironde, nous avons déjà pris l’initiative depuis deux ans de mener des actions sur le terrain en collaboration avec les chambres de Charente et de Charente-Maritime. Il y a encore eu une rencontre dans les territoires, au nord, il n’y a pas longtemps. Il y avait le patron de la CCI d’Angoulême, celui de la CCI Régionale, la CCI de Cognac, de Saintes, de Royan…L’idée c’est que l’on partage en commun un élément de patrimoine, c’est l’estuaire de la Gironde et que ça a du sens de travailler autour, qu’on a des produits communs qui touchent notamment la vigne et les spiritueux, et qu’encore une fois lors du dernier Vinexpo à Hong-Kong ce qui a le plus explosé c’est les spiritueux et le cognac qui a très très bien marché. Et on a par exemple des formations un EGC, un bac +3 bachelor, qui envisage de rejoindre Kedge. On est sur un mode de collaboration assez ancien, antérieur au texte de redécoupage actuel. L’économique avait devancé  tout ça ! Ce qui apparaît à l’évidence, c’est que dans deux ans Angoulême sera à une demi-heure de Bordeaux. Il faudra moins de temps pour venir d’Angoulême que pour traverser Bordeaux ! L’aéroport est concerné, toutes les infrastructures de Bordeaux sont concernées. Nous considérons qu’il est extrêmement légitime s’il est question d’un rattachement, que la Charente et la Charente-Maritime rejoignent Bordeaux et l’Aquitaine.

Sur le Sud de l’Aquitaine, on a moins d’avis. Nos amis béarnais eux verraient bien un lien Aquitaine-Midi-Pyrénées. Mais cela fait une telle macro-région que je ne sais pas si c’est envisageable. Le président de la CCI de Toulouse, dit que sur le découpage régional il a une seule demande, c’est qu’il y ait une seule région Grand Sud-Ouest Midi-Pyrénées-Aquitaine. Ce à quoi je lui ai répondu: la condition est que Bordeaux soit la capitale régionale. Et il m’a répondu oui ! Même si c’était sur le mode de la plaisanterie, on ne sait jamais !

La seule chose que je considère comme pertinente, comme vision économique c’est la carte de DATAR; elle montre les liens économiques et les bassins en terme de développement. Et, aujourd’hui, il est clair que la zone Charente-Charente-Maritime fait partie de la zone immédiate d’influence de Bordeaux qui effectivement va sur la Dordogne, sur Agen, sur les Landes, beaucoup moins jusqu’à Pau malgré l’autoroute dont on note la faible fréquentation… Et on sent que les palois ont beaucoup tendance à aller vers Toulouse, ce qui n’est pas d’ailleurs un reproche. Pour le Limousin j’ai beaucoup plus de mal à identifier des flux économiques, même si il y a de très bonnes relations.

@!- Si ce rapprochement avec Charente et Charente-Maritime ne se faisait pas, quelles seraient les conséquences ?
P. G. –
Pour nous sur le plan économique, ça ne changerait rien. J’allais dire que le trait administratif, si l’on raisonne sur le plan économique, ne m’empêchera pas de travailler avec Charente, Charente-Maritime. Ils peuvent mettre le trait où ils veulent ! Le seul problème, c’est que l’on va être en déphasage par exemple si l’on a des collaborations telles qu’on les propose avec les Régions, et qui sont d’ailleurs prévues par la loi. J’aurais bien aimé avoir un seul Conseil Régional, ne pas être obligé de travailler avec deux ! Et je ne suis pas sûr que les deux Conseils régionaux s’entendent très bien entre eux d’ailleurs.

Après on a des choses un peu plus surprenantes. A la marge, les palois s’intéressent plus à Midi-Pyrénées qu’à l’Aquitaine. A l’inverse, les gersois pensent plus à l’Aquitaine qu’à Midi-Pyrénées.

Bordeaux, La Rochelle et une filière nautique

@! – Si l’on s’intéresse aux points de proximité économique entre les Charentes et l’Aquitaine, vous citiez le vignoble au nord, l’estuaire, et il y a aussi le littoral et la filière nautique. Est-ce qu’on ne pourrait pas dire, avec la chance d’avoir l’estuaire, le Bassin d’Arcachon, une filière nautique à Bordeaux, d’avoir à la tête de la mairie de La Rochelle un homme qui a un très grand chantier, Jean-François Fountaine, est-ce que l’on ne pourrait pas imaginer des synergies fortes ?
P. G. –
Notons au passage que sur l’estuaire, on va d’ailleurs arriver à 7 navires de croisière ! Et dans la desserte qui est surtout girondine actuellement, il est facile d’étendre le périmètre pour avoir un intérêt touristique encore plus fort.

Je recevais, ici, il y a moins de 18 mois Jean-François Fountaine en tant que président de la Fédération de l’Industrie Nautique. Il m’a dit la chose suivante : la F.I.N fait partie des fédérations qui n’ont pas de relais en territoires et on a identifié votre intérêt à Bordeaux pour la filière nautique. On a vu pour la première fois des bateaux sur les quais pendant la Fête du fleuve. La CCI avait sponsorisé chacun des stands. Ça a été identifié comme un signe de l’intérêt de la CCI pour la filière nautique! On a inauguré une antenne importante sur le Port d’Arcachon avec une salle d’accueil de formation… Donc Jean-François Fountaine m’a dit que la Filière nautique a besoin de relais et m’a demandé si Bordeaux est intéressé. Réponse : oui Bordeaux est intéressée ! Et on a commencé à travailler avec la filière nautique. Donc on est en plein dans cette collaboration !

Accessoirement, le port de Bordeaux et le port de La Rochelle ont des équipes communes. Le directeur financier par exemple est à la fois à Bordeaux et à La Rochelle. On peut trouver des synergies. Franchement je pense qu’on a tout intérêt à travailler ensemble. C’est déjà très souvent le cas. Reconnaître l’expertise là où elle existe

@!- Cela peut donc être l’occasion d’accélération, notamment pour des actions à l’international ?
P. G.  –
Tout à fait. Par exemple, dans le cadre de Vinexpo, il y a une filiale Vinexpo Asia Pacific. Sa présidente jusqu’il y a deux ans était Dominique Hériard-Dubreuil, la représentante même du monde du cognac ! Bordeaux est dans une position d’ouverture. Il y a vraiment des choses à faire. Et nos amis des territoires sont très demandeurs. On va monter une opération « Bordeaux So Good ». On s’est coordonné pour essayer de promouvoir des produits de qualité ensemble. Le festival de la BD est à eux. J’y suis allé pour la première fois avec une délégation économique, et sur ce sujet c’est peut-être à nous, pour le coup, de les alimenter.

Le principe, c’est reconnaître l’expertise ou l’expérience là où elle existe et d’en faire le moteur. Sur l’international, si l’on parle de l’Algérie, je vous dirai que c’est Agen qui devra être le moteur parce qu’Agen a une expertise sur l’Algérie que Bordeaux n’a pas. Il faut accepter de dire : ce n’est pas la métropole qui tire tout !

Quand l’aéroport de Bordeaux apporte son soutien technique à celui de Bergerac

@!- C’est important à dire parce qu’on entend dire dans les territoires : vous allez nous faire un Bordeaux impérial !
P. G. –
Il y a beaucoup d’exemples comme celui-là. Par exemple on travaille de manière sérieuse sur la filière bois depuis un an et demi. C’est une filière en difficulté. Donc on a créé avec la CCI des Landes un groupe de travail. Et le leader, c’est évidemment la CCI des Landes : ils ont deux tiers du massif, ce sont eux les leaders et ça ne se discute pas ! Il faut raisonner comme ça : celui qui a l’expertise est le leader. Bordeaux ne va pas être impérialiste. C’est important à rappeler.

Et on l’applique vraiment. C’est pour cela que l’on est passé à un début de réforme consulaire « Tout sauf Bordeaux », d’une méfiance vis-à-vis de la métropole, à aujourd’hui où -à part les palois qui ont tendance à aller vers Toulouse- tout le monde est en mode coopératif.

Avec Bayonne on est en train de monter une opération industrie. On voit Alain Rousset bientôt sur ce sujet. Il va nous aider.

La Dordogne vient, il faut saluer ça, de gagner le renouvellement de la concession de l’aéroport de Bergerac. En face ils n’avaient que des poids lourds : Vinci, Lavadin, etc. Ils partaient perdants. Les relations avec le Conseil général de la Dordogne avaient été un peu détériorées, momentanément. Ils ont emporté l’appel d’offre grâce à un point clé. L’Aéroport de Bordeaux, dont je suis vice-président, a , à ma demande, fourni à la Chambre de Bergerac, avant l’appel d’offre, un contrat de support technique et logistique en mettant l’expertise technique de l’aéroport de Bordeaux à la disposition de la Chambre de Bergerac. C’est grâce à ce contrat de support technique que la CCI de Bergerac a pu se mettre en face de grands groupes en disant : « nous ne sommes pas tout seuls : on a un contrat d’assistance que l’aéroport de Bordeaux nous met à disposition et qui fonctionne déjà ». On peut envisager de négocier ensemble avec certains opérateurs comme Ryanair etc. pour ne pas « qu’ils en plument un » en négociant avec un autre. Il faut être un peu malins, et être ensemble pour les recevoir. Ça, entre l’aéroport de Bordeaux et celui de Bergerac, ça fonctionne ! C’est lancé. Depuis qu’ils ont relancé l’appel d’offres, c’est en mode coopératif, et nous étions demandeurs de cela. Pau aéroport esquisse la même démarche.

Pour les écoles, c’est la même chose. Pour l’hôtellerie, le grand pôle d’expertise c’est le pôle de Savignac, la chambre de Dordogne. Il est hors de question qu’on touche à ça ! On travaille sur la complémentarité. Et quand je travaille à l’international avec les entreprises, sur l’hôtellerie, je référence Salignac. Et sûr l’agro-alimentaire en Afrique, je dis : «  c’est l’Agropôle d’Agen ». Voilà, l’idée, si l’on veut créer le collectif que j’évoque, il faut que l’on sache faire ça !

L’innovation, c’est la Région

@! – Ce qui vaut pour l’Aquitaine peut valoir demain pour une Aquitaine élargie au nord ?
P. G. – Oui, oui, oui ! Nous sommes dans ce mode de partenariat. Et nous comme chefs d’entreprise, la culture que l’on respecte, c’est la culture de celui qui conduit l’équipe avec la plus forte crédibilité : il sait de quoi il parle, il a déjà une expérience vécue. Donc ce n’est pas une posture politique qui consiste à dire c’est telle collectivité qui a le lead. Elle peut l’avoir si c’est elle qui a l’expérience. Alain Rousset a souvent tendance à vouloir être le leader un peu partout. C’est sa nature. Il y a un domaine où la Région a une avance sur tous les autres, c’est le domaine de l’innovation ! C’est remarquable. Demain, sur tout ce qui est innovation, je suis d’accord pour mettre à la disposition de la région toutes les détections de boîtes innovantes qu’il faut leur amener. Et on le fait déjà. Sur l’international, au niveau consulaire, on est à mon avis plus en avance sur le terrain que ce que peut faire directement le Conseil Régional.

@!Cela veut dire que dans les compétences à venir, en discussion de la Région qui veut grandir, elle a sûrement intérêt à chercher la rationalisation la meilleure et la mutualisation pour éviter des surcoûts et des dispersions…
P. G.
– Si vous allez à l’autre bout du monde avec une équipe qui n’est pas professionnelle dans tous les sens du terme, vous ne faites pas grand-chose. Donc c’est ça la règle du jeu. Chaque fois que l’on cherche à faire quelque-chose notamment dans les horizons lointains, il faut confier la mission à ceux qui savent faire. Exemple sur la santé animale avec l’Afrique, j’ai animé un débat à Toulouse à la demande de Ceva Santé Animale ! Qu’y a-t-il de plus crédible que Ceva en matière de santé animale ? C’est dommage que ce ne soit pas rattaché à Bordeaux ! (NDLR : Ceva est rattachée à la CCI de Libourne).

En fait, ce qui compte, ce ne sont pas les chambres, mais le tissu d’entreprises dont elles s’occupent. La farouche volonté affichée d’indépendance de la CCI de Libourne, est-ce un plus pour son tissu économique ou pas ? Je crains que ce soit la deuxième partie de l’alternative, en l’état, une grande partie de la logistique qu’elle peut mettre à disposition des entreprises, est inférieure à celle que nous pourrions mettre. Je la respecte bien sûr. Mais évidemment, elle n’a pas la même dimension.

A l’international, on peut monter des opérations communes, comme avec les angoumoisins. On a monté une opération Québec autour de l’électronique et des T.I.C et on avait une délégation de Charente qui était partie prenante. On essaye aussi de se connecter avec les organisations patronales correspondantes.

@! – Quand il y a un club des ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui se monte à l’initiative de la Région, y êtes-vous favorable ?
P. G. – Sur ce dossier, il faut le saluer, Alain Rousset nous a pris de vitesse. Dans les six mois qui précédaient, nous avions envisagé, nous Chambre, de créer un Club ETI. Ça prouve que la question se posait. Et puis il se trouve que dans les vice-présidents de la Chambre il y a Jean-Paul Calès, le type même d’entreprise qui réussit, (NDLR : Jean-Paul Calès est président de Cap-Ingelec, à Mérignac), qui nous a prévenu qu’Alain Rousset lançait cela. On a stoppé. On ne va pas s’amuser à doublonner ! Le Club ETI est monté auprès d’Alain Rousset, très bien ! C’est fait et nous on salue ça, et on est là pour aider. Ce que fait Jean-Paul Calès, quand il y est d’ailleurs. Ce qu’il ne fallait surtout pas faire c’était dire : il l’a fait, on fait le nôtre ! En plus les ETI ne sont pas si nombreuses que ça sur le territoire…

On a évoqué les agences de développement. Je pense qu’il y a un vrai besoin de clarification entre BGI, 2ADI qui ne s’appelle plus 2ADI. C’est illisible à l’extérieur, ça coûte cher … C’est l’exemple de ce qu’il faut remettre sur la table. Cela va peut-être se faire à l’occasion du passage à la métropole. Alain Juppé ne va pas faire sans une agence de développement métropolitain. J’espère que l’on ne va pas faire une nouvelle agence ! Vinexpo: attention à la montée en flèche de Prowine

@!- On a l’impression que l’appauvrissement des moyens rend plus intelligent ?
P. G. 
– C’est vrai partout ! On est sur des optimisations. Il ya deux choses qui rendent plus intelligents. C’est la raréfaction des moyens et c’est l’accroissement de la compétition. Dans tous les domaines, on est challengés! C’est vrai pour Vinexpo, premier salon mondial des vins et spiritueux, considéré comme sans concurrent, avec comme actionnaire la CCI de Bordeaux. On a une montée en flèche de Prowine, salon promu par les allemands qui sont en train de nous tailler des croupières à l’international. Au point même que certains professionnels du vin à Bordeaux se disent que compte tenu de l’état des lieux du parc des Expositions qui est délabré on va aller à Munich et on sera mieux ! On nous remonte que certains professionnels du vin dans leur arbitrage budgétaire Bordeaux – Munich, disent: maintenant je prends Munich. C’est inquiétant quand même ! Pour l’instant on tient le coup. Ce qui marche du feu de dieu, c’est Vinexpo Hong-Kong, mais Bordeaux a un vrai problème avec l’état des lieux du Parc des Expos ! Leproblème c’est qu’il faut des sous. C’est un vrai défi à relever. Je pense qu’Alain Juppé patron de la CUB va aider cela. Le contraste est énorme avec juste à côté le nouveau Stade, superbe, le Vélodrome qui mérite au moins un coup de peinture et à côté le Parc des Expos, qui est, on va dire au moins inégal. Bordeaux dans ses points faibles aujourd’hui a les infrastructures du Parc des Expos. Je crois que tout le monde en est conscient. Reste à trouver le financement.

Il faut être cohérent. Le tram vient d’y arriver et Bordeaux est devenue la 2ème ou 3ème ville de France en matière de congrès. Donc là on a un problème. Et le deuxième problème est le Port qui n’a pas beaucoup de trafic.

C’est vrai que c’est le problème des ports d’estuaire. On a le Verdon, mais il faudrait que les portiques marchent.

@! Il y a aussi le tourisme fluvial…
P. G.  – La bonne nouvelle, c’est les touristes ! On en est donc à 7 bateaux qui vont naviguer , et c’est de la clientèle VIP. Avant c’était de la petite croisière facilement accessible. Là ce sont des touristes américains. Je suis malheureux dans le tour des Chambres que je fais presque tous les mois, je me trouve à Blaye ou à Lesparre, qui sont sinistrées ! Tout est à vendre ou à louer. C’est incroyable ! Pourtant c’est magnifique.

@!- Cela veut dire que votre travail doit s’afficher plus fortement dans la vie quotidienne ?
P. G. 
– On a une antenne à Blaye. Mais le problème de Blaye c’est l’accessibilité. J’ai même essayé de voir, le Conseil général étant sur cette idée, de voir si la navette fluviale n’aurait pas du sens. Mais on m’a dit non, ce n’est pas financièrement possible. Mais les paquebots apportent quelque-chose. Les jours de marché, les touristes vont sur le marché. Ils ne rentrent pas encore dans la vieille ville. C’est dommage.

Langon centre ville, vous avez deux rideaux sur trois baissés dans la rue principale de Langon ! Tout a fui. Le Centre Leclerc a prospéré pendant ce temps. Très bien. Sauf que ce n’est pas de la grosse fertilisation ! Autour il n’y a plus rien. C’est devenu le désert.

@!- Comment maintient-on une activité dans ces territoires qui sont en déprise ?
P. G. –
Vous avez l’inverse sur le Bassin d’Arcachon qui a deux fois trop de m2 installés de surface commerciale. Chaque fois qu’il y a un refus de la CDAC ici, ils vont s’installer à Arcachon où le nombre de m2 commercial par habitant correspond à deux fois ce qu’on a sur Bordeaux. C’est-à-dire que la population des vingt prochaines années elle a déjà sa surface commerciale. Et à l’autre bout vous n’avez rien… Il y a un vrai problème. Et nous, Chambre, nous avons là une vraie préoccupation là. On rencontre les élus, on leur fait des propositions, on travaille avec les sous préfets… Nous avons le sentiment très fort qu’une métropole ne saura prospérer que si elle sait entrainer les villes moyennes de ce périmètre là. Franchement il y a des potentialités.

On y travaille. On a développé avec le réseau des capitales des grands vignobles tout ce qui est oenotourisme. Ça marche. Vous voyez fleurir des maisons d’hôte un peu partout, ce qui ne plaît pas trop aux hôteliers d’ailleurs. Vous prenez l’oenotourisme, les bateaux de croisière et l’accessibilité pour certaines zones, à mon avis il y a des potentialités. Mais il faut y travailler.

@!- Quelles conséquences potentielles voyez-vous à la disparition annoncée à venir des conseils généraux ?
P. G.  – Le Conseil général, c’est ceux que l’on trouve les plus préoccupés dès que l’on est plus dans la métropole. Dès qu’on est à Blaye, Lesparre, etc. les seuls qui s’intéressent à ces villes et territoires, c’est le Conseil général. Donc je pense que la métropolisation doit prendre en charge cette dimension là, -au niveau de l’économie- c’est-à-dire d’être vigilant et d’entrainer tout le territoire, alors même que le département serait sorti du paysage. Donc cette fonction là elle ne peut pas rester en déshérence. Je ne pense pas que la Région, surtout si elle devient forte, puisse se préoccuper de ce niveau là. Il y a une dimension intermédiaire entre la vision régionale et la métropole qu’il faut occuper. A mon avis c’est la responsabilité de la métropole. Et on peut le faire.

@! – Cela va dépendre de ce qui va réellement sortir de la réforme territoriale…
P. G. –
Le principe de rattachement des régions sans vraiment les redécouper, ça n’a pas vraiment de sens. Encore une fois, si je suis sûr de moi quand je parle de Charente-Charente-Maritime, autant je ne sais pas dire grand-chose sur ce qu’il y a plus au nord. S’ils veulent basculer sur Bordeaux, pourquoi pas, mais je n’ai pas d’avis là-dessus. Comme le Limousin, je n’ai pas d’avis là-dessus.

Propos recueillis par Joël Aubert et Pierre Sauvey

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