Gourette : comment rebondir après une avalanche


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Gourette : comment rebondir après une avalanche

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 10/02/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Il est vrai que la station béarnaise revient de loin. Provoquée par un épisode neigeux d’une rare intensité, l’avalanche qui a dévalé le dimanche 1er février les pentes du Pène Médaa, l’un des sommets qui la domine du haut de ses 2520 mètres d’altitude, n’a pas fait dans le détail. Et, dans les jours qui ont suivi, le travail n’a pas manqué pour permettre au site de se remettre de ce mauvais coup.

Une priorité : rétablir l’électricitéLe secteur où la gare des Fontaines de Cotch a été détruite, voyait en effet passer une partie importante du réseau électrique de Gourette. « Cela assurait 75% de son alimentation » explique Laurent Dourrieu, le directeur de l’Etablissement public des  stations d’altitude (EPSA), en charge du domaine ossalois et de celui de La-Pierre-Saint-Martin.

Le recours à des groupes électrogènes a notamment permis de pallier la difficulté. Résultat, ce mardi, seules deux pistes noires (Edelweiss et Flancs du Ger) ainsi que deux rouges (Les Fontaines et le Z),  situées à proximité des flancs les plus abrupts des sommets environnants, demeuraient fermées. Mais le site avait retrouvé la majeure partie de son domaine skiable.

« Au total, on arrivera à 80% » indique Laurent Dourrieu. Sachant que la neige tombée en quantité abondante offre également des espaces intermédiaires dans lesquels certains vacanciers n’hésitent pas à se lancer. Quitte, soit dit en passant, à faire fi des conseils de prudence qui leur sont donnés.

Surpris par l’ampleur du phénomène

Le Pène Médaa, d'où l'avalanche est partie

Cela étant, le début d’année 2015 ne sera pas oublié de sitôt. « Deux choses nous ont surpris » poursuit Laurent Dourrieu, qui évoque bien sûr le volume de neige tombée sur le massif en un laps de temps aussi court, mais également l’ampleur de l’avalanche. « Sa zone de déplacement a dépassé les limites généralement connues. Elle est allée au-delà de la carte établie par le service de Restauration des terrains de montagne ». Cet organisme, qui dépend de l’Office national des forêts, s’est spécialisé dans l’évaluation des risques spécifiques à la montagne. Ce qui l’amène à assurer un suivi de 4 200 couloirs d’avalanche en France, et à mettre à jour leur cartographie.

Pour le moment, il est encore trop tôt pour savoir quels travaux exacts devront être effectués sur le secteur qui a été impacté à Gourette. Tout comme on ignore quels matériels pourront être récupérés. « Il faudra du temps pour estimer les dégâts, et leur coût » dit le directeur de l’EPSA. Ce qui n’empêche pas le Conseil général d’être « déjà en ordre de marche » pour envisager un nouvel aménagement.

Il est trop tôt pour évaluer le coût des dégâts

La solidarité des Pyrénéens a jouéD’autres stations ont également été « perturbées » par l’épisode climatique hors normes que le massif pyrénéen a connu. « Mais, commente Laurent Dourrieu sans jeu de mots, on a déplacé des montagnes pour que l’impact ne soit pas trop lourd.  Une chose est intéressante à constater. Dans une vraie situation de crise, tous les acteurs se sont mobilisés pour trouver une solution. Qu’il s’agisse du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, de la municipalité, ou des socio-professionnels qui ont beaucoup manié la pelle pour permettre l’accès à leurs établissements. »

«  Les gendarmes ont été très présents et se sont organisés pour que des véhicules puissent monter dans la station. ERDF a été ultra réactif. Dès le lundi matin, ses techniciens travaillaient à une solution de raccordement. Sans oublier les autres domaines skiables qui nous ont soutenus. C’était un moment de solidarité vraiment exemplaire ».

Quant à savoir si le souvenir de l’avalanche – qui n’a fort heureusement fait aucun blessé – génère une crainte particulière dans cette partie de la vallée d’Ossau : « On travaille dans des conditions périlleuses, pas toujours prévisibles. Mais il faut savoir raison garder, et ne pas céder à la panique. Il y a vraiment eu peu d’inquiétude de la part du public. Très peu de gens ont annulé leur séjour. Depuis samedi, nous affichons un taux de remplissage de 95% ».

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