Gironde: la nouvelle maison de la vigne et du vin


Les divers services que propose, directement ou indirectement aux viticulteurs, la chambre d'agriculture de la Gironde méritaient bien des installations plus fonctionnelles. Elles viennent d'être présentées au cours d'une inauguration officielle

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Gironde: la nouvelle maison de la vigne et du vin

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Publication PUBLIÉ LE 10/07/2007 PAR Gilbert Garrouty

Victime de son succès, le service vigne et vin de la chambre d’agriculture de la Gironde, avait impérativement besoin d’installations à la hauteur de ses activités. L’institution consulaire est en effet historiquement engagée -cela remonte à la présidence de Joseph Courau- dans une assistance technique « tous azimuts » aux vignerons à travers les centres viticoles disséminés dans le département, et d’un pôle installé à Blanquefort. La chambre d’agriculture actuelle, que préside Bernard Artigue, avait longtemps hésité avant de consentir des investissements coûteux destinés à moderniser l’antenne de Blanquefort, mais elle s’y est finalement résolue , avec la participation du département, de la région, de Viniflhor, et de l’Union Européenne, tout en assumant les trois quarts de la charge financière. Le nouvel outil a été présenté au cours d’une inauguration qui se déroulait notamment en présence de Alain Rousset, député, président du Conseil Régional d’Aquitaine, Philippe Madrelle, sénateur et président du Conseil général de la Gironde, François Pény, représentant le préfet de région, Vincent Feltesse, maire de Blanquefort, Luc Guyau, président de l’APCA, l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture etc.

Regroupement

Il a fallu 12 mois de travaux et un budget de près de 2,4 millions d’euros pour obtenir ces locaux revus et agrandis qui passent de 1 950 m2 à 3 350. Ils regoupent dans un même bâtiment l’ensemble du service et comportent un chai permettant la réalisation de plus de 300 mini-vinifications par an. 37 ingénieurs, techniciens, oenologues, assistantes travaillent sur le site de Blanquefort. S’y ajoutent 30 oenologues et 15 conseillers viticoles répartis sur le territoire. L’ensemble assure le suivi de 55% de la production viticole girondine pour le compte de 2 600 adhérents individuels et de 57 caves coopératives, soit une production de 3,7 millions d’hectolitres. Le Service Vigne et Vin est partenaire du Centre Viti-vinicole de Blanquefort qui réunit notamment le Laboratoire Centre-Atlantique et l’Institut français de la Vigne et du Vin. » Le Service Vigne et vin a souligné Bernard Artigue, c’est avant tout une longue histoire qui a commencé il y a 34 ans. » Luc Guyau lui a souhaité bonne chance, tandis que le maire de Blanquefort évoquait le développement des activités et suggérait que château Dillon (attenant) devienne une vitrine départementale. Philippe Madrelle rappelait la contribution financière du département, ainsi que le soutien à la viticulture girondine. Alain Rousset faisait, quant à lui, le lien avec l’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin) -pour lequel on cherche un autre nom- et le pôle de Blanquefort, qui, à ses yeux, sera un outil important dans le domaine de l’enseignement.  François Pény se félicitait de cette réalisation en indiquant que les pouvoirs publics accueilleraient favorablement le budget de la chambre d’agriculture. Le représentant de l’Etat abordait, enfin, le dossier fort préoccupant pour la viticulture française qui est celui de la refonte de l’OCM vin en indiquant que « le projet tel qu’il est n’est pas acceptable ».

Réforme de l’OCM: chambre et syndicats inquiets

L’inauguration se déroulait sur fonds de panneaux sur lesquels on pouvait lire »oui à l’Europe viticole, non à la délocalisation du vignoble ». D’autre part,  la chambre d’agriculture de la Gironde a adopté une motion dans laquelle elle juge « inacceptable le projet de réforme de l’OCM viti-vinicole, « qui se traduirait par la disparition de nombreuses exploitations viticoles girondines qui contribent largement au maintien du tissu économique et rural ». Elle demande que cette réforme « mette l’arrachage au service d’une stratégie offensive », qu’elle « permette de maîtriser l’offre et de rénover les outils du marché », qu’elle « préserve l’identité du vin en évitant de le transformer en un produit industriel », et que le lien entre le cépage et l’identification géographique soit maintenu ». Rappelons que le projet de réforme défendu par Mme Mariam Fisher-Boehl, prévoit l’arrachage de 200 000 hectares de vigne au plan européen ainsi que la libéralisation de la production, ce qui parait conduire tout droit vers ce que l’on a voulu éviter en France par l’organisation. Une manoeuvre qui n’échappe pas à la Confédération Paysanne laquelle dans un communiqué se montre très critique à l’égard du CIVB après sa dernière assemblée générale.  » Le projet absurde d’idustrialisation de la viticulture porté par la commission européenne a trouvé son relais à Bordeaux:le CIVB ». Une fois n’est pas coutume, Confédération, chambre, FDSEA devinent les mêmes dangers. La Confédération ne cite-t-elle pas le titre de « une » de « l’Avenir Aquitain », le journal des organisations agricoles majoritaires: »réforme de l’OCM: non à la délocalisation du vignoble »

                                                                                                      Gilbert Garrouty

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