@qui ! — Quel premier bilan peut-on tirer dès à présent de cette vaste consultation citoyenne et des Assises départementales au moment où est organisé ce lundi le dernier débat consacré à l’emploi et à l’économie ?
Germinal Peiro — Je suis heureux d’avoir engagé le Département dans cette expérience de démocratie participative. Nous sommes 50 élus, dont 32 nouveaux. Ces Assises doivent nous permettre de préparer dans les meilleures conditions et sans tabou les six prochaines années. Cela valait la peine de prendre quelques mois pour prendre le temps de réfléchir. On a reçu plus de 2500 personnes lors des ateliers et les gens ont pu s’exprimer. Ces ateliers ont démontré la richesse de la Dordogne avec des personnalités très diverses qui font vivre le département. Nous avons reçu plus de 3500 réponses à notre questionnaire. Ce que je souhaite, c’est que chaque périgourdin soit amené au même niveau de connaissance. Ce travail collectif que l’on fait va nous permettre de nous éclairer sur la perception des Périgourdins de leur département et leurs attentes. À travers le questionnaire, on est véritablement rentré dans les sujets qui préoccupent nos concitoyens, santé, social, économie. Cela devrait nous permettre de gagner du temps.
@! – Le département de la Dordogne bénéficie-t-il de l’image peut être flatteuse qu’on lui attribue, au plan national et régional ?
Germinal Peiro – L’image de la Dordogne est excellente au niveau national. C’est la gastronomie, le patrimoine et surtout la beauté des villages. C’est un paradis la Dordogne, pour ceux qui ont les moyens d’y vivre. Tout le boulot que l’on à faire, c’est de rendre la chose possible pour ceux qui ont envie de rester, d’y vivre, d’y travailler, y compris les jeunes qui ont fait des études. Il est là l’enjeu, dans un département où le solde démographique est déficitaire.
@! – Dans le cadre de la Loi NOTRe, on cherche encore les équilibres, mais au fond on ne sent pas chez vous de grandes inquiétudes et le Département va chercher à être complémentaire de la région ? Va-t-il être l’échelon de proximité ?
Germinal Peiro – Il est vrai que j’ai défendu la position de proximité des départements. On a clarifié les choses. Dans le domaine économique par exemple, les aides directes aux entreprises, c’est la compétence de la Région. Le département aura toujours un rôle à jouer dans le sens où l’on va accompagner les collectivités à travers de l’immobilier d’entreprises ou encore la création de villages d’artisans. On interviendra aussi dans le domaine de l’agroalimentaire.
@! – Au moment où l’économie est au coeur de la campagne pour les élections régionales ne pensez-vous pas qu’il faut réfléchir à la mise en oeuvre d’un grand projet touristique de la Grande région? Et là, la Dordogne a une carte importante à jouer : encore faudra-t-il et en particulier quand on pense à Lascaux 4, créer une hôtellerie de proximité qui fait défaut, aujourd’hui?
Germinal Peiro – En Dordogne, on est très fort pour l’hôtellerie de plein air. Sans excès de vanité, je pense que nous disposons d’une des meilleures hôtelleries de plein air de France. Si on accueille 3,5 millions de nuitées, autant de gens, c’est grâce à l’hôtellerie de plein air. Après, il faut que nous développions l’hôtellerie traditionnelle. Celle-ci doit être capable d’accueillir des groupes et d’être sur un bon niveau de prestations. Aujourd’hui, nous n’avons qu’assez peu d’établissements capables d’accueillir des cars, un car voire deux. C’est cela qui nous attend demain.
La Dordogne s’est recentrée avec la nouvelle région. Nous étions au fin fond de l’Aquitaine et la capitale, c’est bien Bordeaux. Et la grosse force d’attraction, y compris touristique c’est quand même le littoral. Aujourd’hui, les départements de l’intérieur sont plus nombreux que les départements littoraux. L’équilibre entre Bordeaux et les autres capitales régionales d’une part et l’équilibre entre Bordeaux et les autres territoires d’autres part, c’est cela qui constituera la force et l’identité de la nouvelle région.
@! – Quelle est votre perception de la campagne des élections régionales? Est ce que vous sentez que cela embraie ?
Germinal Peiro – Honnêtement, cela embraie sur les Régionales, car en Dordogne le sport favori, c’est la politique, cela vient avant le rugby. Et il y a eu de bonnes départementales. Les gens s’y intéressent, même si les gens n’ont pas pris conscience de la place de la Dordogne dans la nouvelle région. C’est un vaste chantier à construire. Pour les Régionales, comme pour tous les scrutins de liste, il devrait y avoir une participation plus faible, mais je pense que les gens, globalement, iront voter, du moins en majorité. Pour ce qui concerne la Dordogne, je n’ai pas trop d’inquiétude. Alain Rousset est venu des dizaines de fois en Dordogne : il connaît bien les dossiers.
Propos recueillis par Calude-Hélène Yvard et Joël Aubert.