Si le président du Modem n’a pas annoncé officiellement le ralliement de son parti à l’UMP d’Alain Juppé pour les élections municipales bordelaises, il est tout de même venu en faire la promotion. Hier soir, au « pub Saint-Aubin », place de la Victoire, il a expliqué le but de sa visite : « rencontrer les adhérents pour envisager avec eux un mandat de six ans avec Alain Juppé. »
Précisant que rien n’a été négocié concernant les places des candidats Modem sur une liste commune avec l’UMP, il a souhaité pour Didier Cazabonne et Véronique Fayet – assise à sa droite – d’être « assez haut » placés.
« Une élection municipale n’est pas une question d’étiquette politique, s’est-il empressé de dire, mais bien de personnes. » C’est ainsi que François Bayrou qui n’a pas manqué de rappeler ses attaches affectives » avec Bordeaux, justifie le « partenariat » Modem/UMP. Ses hésitations quant à la constitution d’une liste autonome ont été balayées par la « qualité humaine » d’Alain Juppé à qui il attribue la métamorphose de Bordeaux. Et par la volonté pour les élus Modem, membres de la majorité actuelle, de « ne pas se désolidariser de ce bilan positif ».
« Cadeau de Noël sans contrepartie »
Interrogé sur ce « cadeau de Noël » fait à Alain Juppé, le leader du Modem a récusé un « troc Bordeaux contre Pau », qui consisterait pour le Modem à laisser la première à l’UMP, quand la seconde serait abandonnée par la droite au Modem. « C’est un cadeau mais sans contrepartie, a souligné François Bayrou. J’en veux pour preuve que l ‘UMP, à Pau, soutient le candidat PS fabiusien [Yves Urieta, ndlr], sur les conseils de Nicolas Sarkozy. »
Pourquoi ne pas s’unir à la gauche alors ? « Parce qu’Alain Rousset est déjà président de région, glisse le leader du mouvement démocrate. Comprendre, et François Bayrou s’anime en le sous-entendant, qu’il pense préférable que soient représentées les trois tendances politiques majeures en Aquitaine : Alain Juppé et l’UMP à la mairie de Bordeaux, la gauche à la région et le Modem à la mairie paloise.
François Bayrou sait qu’il doit convaincre une partie des militants bordelais du Modem. Affirmant croire à la sincérité écologique d’Alain Juppé, il s’attarde à lui donner un conseil, comme pour s’assurer de leur succès aux prochaines échéances. « Si j’osais, je dirais qu’Alain Juppé doit sortir de sa timidité et réussir à montrer l’homme qu’il est. »
Estelle Maussion