Au sein de la Métropole, Pessac après Bordeaux et Mérignac, est la troisième ville pour le nombre d’habitants. Autant dire que sur un territoire de quelques 18 kilomètres, dans sa plus grande longueur, qui en outre englobe un campus universitaire en plein développement, on ne construit pas n’importe ou et n’importe comment. A l’heure où la métropole se donne des objectifs importants de création de logements et où la mutualisation des services avec les communes entre en application il était intéressant d’aller à la rencontre de son maire. A la fois pour recueillir son point de vue sur le partage de la compétence urbanisme, désormais pilotée comme à Bordeaux ou Mérignac par les services métropolitains, mais aussi sur l’avenir de l’enseignement supérieur, de la recheche et de l’innovation dont Franck Raynal a la responsabilité en tant que Vice-Président au sein de la Métropole.
@qui.bordeaux.metropole – En accédant à votre mandat de maire vous avez été très vite confronté à la question de l’urbanisme . Comment avez vous abordé ce défi ?
Franck Raynal – Je n’étais pas un praticien… En tant que maire, il a fallu que je me plonge dans le sujet ; il y avait une certaine urgence car nous devions sans tarder nous prononcer, de façon stricte, sur le nouveau PLU ( Plan local d’Urbanisme) en cours d’instruction. Il y avait, d’ailleurs, un grand nombre de projets immobiliers qui avaient été mis sous le boisseau pendant la campagne électorale. En quatre mois nous avons traité l’équivalent d’une année.
@bm – Une des questions qui se posent, au sein de la métropole, touche aux outils dont la collectivité, les communes disposent pour mettre en œuvre une politique urbaine, et singulièrement de l’habitat, équilibrée.
F R – Les outils, de mon point, de vue sont tout à fait satisfaisants. Nous avons fait le choix, à Pessac, de mutualiser, dès le 1° janvier, la compétence urbanisme et aménagement avec la métropole, comme Bordeaux et Mérignac. Quand un promoteur déposait un permis de construire, avant le 1° janvier, nous recevions en mairie le dossier et le transmettions pour l’examen à des compétences qui relevaient de la métropole; l’assainissement par exemple. Aujourd’hui, quand un dossier arrive à la mairie, qui reste le guichet d’accueil, il est instantément etudié; on peut de ce fait simplifier le travail, avoir des réunions d’avant projet et un avis centralisé unique de l’ensemble des services, le permis de construire restant de compétence municipale. Avant cette mutualisation j’allais à la métropole et on me diasit: les services de Pessac ne répondent pas assez vite à nos questions et à Pessac on me répondait: c’est la métropole qui nous demande des choses que nous ne pouvons pas tenir, alors qu’ils ne nous avaient pas encore donné la réponse à notre précédente interrogation.
Aujourd’hui, la seule interrogation, non encore totalement levée, touche à la capacité des services métropolitains à faire face à la question qui sera directement posée par le citoyen ; c’est le défi de la proximité, de la réponse directe et, là, le service communautaire est en première ligne.
Un arbre par jour de mandat
@bm – Revenons sur la question des outils et notamment par rapport à la politique de l’habitat, du logement…
F R – Nous avons avec le directeur de la « Fab », M. Jérôme Goze, des contacts directs et nous nous entendons très bien. Nous avons des objectifs communs de traduction municipale de la politique communautaire et, notamment, du parti pris de la densification le long des grandes voies de circulation mais, nous avons besoin, aussi, de faire partager une culture municipale. En effet, depuis la métropole on ne regarde pas, forcément, le tissu dans lequel on va s’insérer, quelle est l’histoire du quartier, paysagère entre autre. Il convient que nous apportions cela car nous avons la légitimité municipale. Ce n’est pas parce que l’on est le long d’une ligne de tram, au bout d’une ligne de tram, que l’on peut raisonner de la même manière qu’ à Talence ou à Bordeaux-Centre où le maillage urbain est plus serré qu’à Pessac.
Nous avons, dans notre ville, un tel étalement avec des réseaux importants qui demandent de lourds coûts de mise en œuvre que nous avons tout intérêt à avoir une meilleure densité, sans pour autant être les uns sur les autres. Des quartiers, cosntitués depuis longtemps, ne pourront évoluer que faiblement ; nous devons travailler plutôt sur des espaces urbains et des projets où la collectivité peut avoir la main, le quartier de l’Alouette par exemple que l’arivée du tramway nous pousse à réexaminer, en cherchant à promouvoir une sorte de centralité secondaire pour Pessac. Le PLU révisé va nous permettre de jouer sur le nombre de mètres carré et de sortir de la logique de ghetto en répartissant l’habitat.
@bm – Et le logement social qu’en est-il ?
F R – Nous sommes à 30% de logement social ! Et nous nous battons, aussi, pour trouver des projets qui aient une vraie qualité; le coût du foncier amène parfois les promoteurs à sacrifier la qualité; nous voulons travailler cette question et être exigeant, raisonnablement. Et ceci d’autant que nous voulons, absolument, présever la trame paysagère de Pessac. Nous sommes très soucieux de préserver les arbres. C’est un sujet où nous sommes vigilants et même susceptibles. Nous avons crée « un jour, un arbre .» Je veux que nous ayons un arbre de plus par jour le temps du mandat municpal sur l’espace public C’est ainsi que nous offrons un arbre pour chaque nouveau né; nous avons inauguré cette campagne à l’automne dernier et distribué, ainsi, 250 arbres aux parents qui voulaient les planter, à moins qu’il ne nous aient confié la responsabilité de le faire.