Pour la première fois, le Forum Bordeaux Unitech, qui s’est tenu ce lundi 29 juin à Pessac, a pris quelques airs de stand-up sur la fin. En effet, 11 entrepreneurs sont donc venus présenter leur entreprise, donc certaines sont encore en phase de création. Dénomées les « pépites », ces dernières ont au moins eu le mérite de dynamiser un peu l’aspect formel de l’Assemblée générale, et permis à tous de découvrir certaines idées vraiment prometteuses. Ca tombe bien, c’était visiblement le but de René Laversanne, directeur de la technopole : « Le but en proposant ces petits pitchs pour la première fois cette année, c’était de changer un peu le format très formel, et de vraiment souligner l’importance des entreprises. On les a bien sûr sélectionnées selon l’état d’avancement de leur projet, leur répartition dans les différentes filières et les lieux où ils sont hébergés », affirme le responsable.
Une entreprise qui décolle…En parlant d’état d’avancement, il y en a une qui ne va pas tarder à ce lancer. Après 2 ans de gestation et de réflexion en interne, Pxcom. Imaginez : vous êtes en avion et vous vous ennuyez ferme. Bravant tous les interdits, vous décidez de vous connecter au tout nouveau système de wi-fi à bord sur votre tablette tactile, et à partir de l’écran d’accueil de la page internet, avant même d’avoir atteri dans la ville de votre choix, vous pouvez réserver l’hôtel, le taxi, la place de concert, le musée… bref planifier l’intégralité de votre voyage à la dernière minute pendant que vous êtes à bord. Ca paraît un peu dingue et pourtant ça sera possible à partir de septembre auprès de 4 premières compagnies aériennes qui serviront de phase test au logiciel de Pxcom. Cyril Jean, l’un des fondateurs, nous parle de cette idée toute simple mais prometteuse.
« L’objectif, c’est évidemment de réserver, grâce à nos partenaires, l’ensemble des activités de votre voyage depuis votre siège d’avion. On est en train de construire un réseau à l’international de régie publicitaire locale. Nous sommes déjà présents à Paris, Londres, DubaÏ, New York, Miami, Sao Polo… Le but final, c’est de densifier au maximum ce réseau naissant pour que chaque acteur du tourisme puisse faire la promotion de son activité. Même si on vise le marché de l’aéronautique précisément, beaucoup d’opérateurs comme les cars, les trains, sont aujourd’hui intéressés par ces solutions ». Basée à Martignac, la jeune société se prépare à une future levée de fonds de 2,5 millions d’euros dans le but d’accélérer sa croissance. Si, pour l’instant, seules 4 compagnies encore tenues secrètes bénéficieront dès la rentrée de ce dispositif, vous pourriez prochainement y accéder à partir de n’importe quelle compagnie…
Le business est dans le pré Ne sous-estimez aucune idée, surtout si elle peut venir en aide aux agriculteurs présents et futurs. En nommant sa société Ekylibre, David Joulin a sans doute voulu agiter la fibre « préservation de la nature » qui se cache en chaque paysan travaillant la terre. Elle développe depuis 2014 une « solution de gestion intégrée pour le monde agricole ». Un logiciel tout en un avec une interface unifiée et simple d’utilisation, qui concerne toutes les productions sans aucune ressaisie, qui se veut ergonomique et beaucoup moins chronophage que les différents logiciels utilisés aujourd’hui par les professionnels, tous avec un système très différent et pas forcément très clair… Le fondateur, qui fait désormais partie d’une équipe de huit personnes au sein de la Banquiz (la société va d’ailleurs bientôt déménager dans les locaux de Bordeaux Unitec), nous en détaille les atouts.
« C’est un dispositif créé pour soulager l’agriculteur, lui faire économiser la saisie. On est en partenariat avec des gens qui proposent des objets connectés, qui peuvent par exemple être utilisés pour tirer des données sur des tracteurs. Le but principal, c’est de faire moins avec plus, notamment dans l’agriculture bio où il faut maîtriser beaucoup d’outils ». En octobre prochain, leur logiciel sera disponible et utilisable à tout moment pour un abonnement fixé à un peu moins de 30 euros. Le tout en open source. Et la communication de l’entreprise insiste beaucoup sur un point : la propriété des données revient… à l’agriculteur, et pas à l’entreprise. « C’est aussi un moyen de se démarquer de grandes sociétés comme Monsanto qui captent les infos… on redirige un peu la gouvernance, c’est l’agriculteur qui reprend la main », déclare David Joulin. sortie officielle prévue pour le mois d’octobre, et plus tard pour un éventuel store d’objets connectés.
Sortir du coconComme nous ne pouvions décemment pas citer les 11, nous en avons sélectionné deux, mais les autres ont aussi du mérite. C’est notamment le cas d’Omum, une gamme de produits cosmétiques biologiques pour les futures et les jeunes mamans. Pour Marie Pascale Ballet, l’idée est née « d’un voyage dans plusieurs pays. J’ai constaté qu’on accordait beaucoup plus d’émotion aux femmes enceintes, qui étaient beaucoup plus entourées qu’en France où la grossesse est plus technique et médicale ». Aujourd’hui, l’entreprise est déjà partie à la conquête de l’international, elle vise une ouverture dans cinq à dix pays dans les deux ans qui viennent. Ou encore « Mugen », une application à destination des smartphones et tablettes pour prendre le contrôle de divers périphériques à distance (ce qui facilitera peut-être, demain, l’utilisation de la domotique en dehors de chez soi…). Bref, les « pépites » sélectionnées par Bordeaux Unitec ne manque ni d’intérêt ni d’ambition. La seule inconnue, dans tout ça, c’est la quantité de celles que l’on va retrouver numéro un dans leur catégorie… La Technopole, elle, est déjà tournée vers le futur : depuis janvier dernier, elle a déjà sélectionnés une quinzaine de projets d’entreprises encore non dévoilés… De quoi largement assurer le spectacle des pitchs de l’année prochaine !