« Aujourd’hui, nous avons eu la confirmation d’une fin de la production des boîtes de vitesse en avril 2010 », a déclaré hier soir (le 7 janvier), Vincent Feltesse, maire de Blanquefort et président de la Communauté urbaine de Bordeaux, à l’issue de la réunion du deuxième comité de pilotage sur l’avenir de Ford Blanquefort. « C’est un coup de massue pour les salariés » souligne Jean-Claude Conte, délégué CGT à Ford Blanquefort. Bien qu’attendue, cette annonce n’en est pas moins dramatique pour l’économie régionale. Ford Aquitaine Industrie Ford Blanquefort, qui fabrique des boîtes de vitesses automatiques, emploie 1 600 salariés et fait travailler de nombreux sous-traitants dans la région. « Un emploi supprimé à Ford Blanquefort, c’est cinq emplois supprimés en Aquitaine » rappelle Jean-Claude Conte. 10 000 emplois indirects sont concernés. A moyen terme, à l’horizon 2015, Getrag Ford Transmissions Blanquefort, qui produit des boîtes de vitesses mécaniques (5 vitesses), risque égalementde disparaître. 900 emplois sont menacés, car le marché se tourne aujourd’hui vers les boîtes 6 vitesses.
« Ford n’apporte aucune solution »
L’avenir pour les salariés de Ford s’assombrit d’autant plus, qu’après six mois de travail, les comités de pilotage sur l’avenir de Ford Blanquefort, n’ont aucune piste sérieuse. Au mieux, quelque soit le projet (éoliennes, voitures hybrides…), seuls 200 emplois seraient sauvegardés. Alain Juppé, Alain Rousset et Vincent Feltesse, tous ensemble, déplorent la faiblesse du bilan et « s’interrogent sur la réelle bonne volonté de Ford d’aboutir à de véritables solutions opérationnelles. » « Ford n’apporte aucune solution. C’est un désengagement total » confirme Jean-Claude Conte.« Mais, nous avons une monnaie d’échange. Ford Europe a encore besoin de nous pendant deux ans pour fabriquer des boîtes de vitesse. » ajoute t-il. Un blocage de la chaîne de production n’est pas à exclure. Car aujourd’hui, la colère monte chez les salariés de Ford. Il faut au minimum un an pour reconvertir un tel site. Conscient de ses enjeux, les élus locaux pressent les dirigeants de Ford Europe d’agir. Ils leur ont ainsi conseillé hier, de changer de « méthode » et de s’adjoindre l’expertise de cabinets conseils pour trouver un repreneur, une solution, et ce avant la fin de l’année. « Il reste encore beaucoup de jeunes chez Ford Blanquefort. Il ne faut pas les oublier, car nos perspectives de reconversion dans l’industrie girondine sont minces. » prévientJean-Claude Conte.
Nicolas César