En Aquitaine, la situation de Ford Blanquefort inquiète. Les commandes ne cessent de baisser, les plans sociaux et les périodes de chômage technique se multiplient et se rapprochent un peu plus. Le départ de Ford de l’Aquitaine en 2010, date de la fin du plan de charge, semble inéluctable. L’enjeu est de taille, car Ford Blanquefort, avec ses 2 500 salariés, représente le deuxième vivier d’emplois le plus important de la région, sans compter les sous-traitants qui travaillent pour eux… Après la fermeture de Solectron à Canéjan, l’économie girondine supporterait difficilement un tel choc. Alors, hier, pour la première fois, ouvriers et même cadres de Ford ont fait grève pendant 24 heures pour montrer qu’il ne se « laisseront pas faire ». « On se battra jusqu’au bout » assure Philippe Poutou de la CGT. Comme le rappelle Francis Wilsius secrétaire du CE, ces derniers mois, « Ford est à chaque fois venu les mains vides, sans la moindre proposition pour sauver le site ». D’ailleurs, au mois d’avril, Jim Tetreault, vice-président de Ford-Europe était venu annoncer au comité d’entreprise qu’une des pistes évoquées était le possible désengagement de la maison mère…
Ford Blanquefort deviendrait un site pilote dans la conception de véhicules hybrides
Mais, hier, les salariés ont enfin retrouvé un peu d’espoir. Dans la matinée, ils ont appris que la troisième réunion du groupe de travail chargé de réflechir à l’avenir de Ford à Blanquefort, étudie la possibilité de faire de leur usine un site pilote du groupe pour la conception (avec un bureau d’études) et la fabrication de véhicules hybrides (essence-electrique). Des contacts auraient été pris avec d’autres partenaires industriels…. En l’occurence Peugeot, qui envisage de lancer un moteur hybride en 2010. » Nous sommes preneurs pour faire des boîtes pour eux. Ici, nous avons l’outil, la qualité, le personnel, nous avons tout ce qu’il faut » déclare Pierre Garuhescau, le secrétaire général FO de Ford Industries Aquitaine. Ceci dit, les syndicats restent mesurés. « ça pourrait être une opportunité pour l’avenir, mais aujourd’hui, on n’a pas suffisamment avancé dans les discussions » prévient Francis Wilsius. C’est pourquoi lors de la prochaine réunion du groupe de pilotage le 11 décembre, les salariés de Ford manifesteront une nouvelle fois pour maintenir la pression. Et cette fois, ce sera à Bordeaux.
Nicolas César