FabInnov, le Fab Lab 2.0

Ils sont installés à deux pas de Bordeaux Technowest, Cours Victor Hugo à Bègles. Dans un bâtiment refait à neuf qui sent encore la peinture fraîche, Mathieu Desplat, 26 ans et Joris Lalande, 24 ans, se sont enfin lancés dans le grand bain de l’entrepreunariat il y a deux semaines à peine. L’un est expert en modélisation, l’autre spécialisé en matériaux. A eux deux, ils ont créé FabInnov, une entreprise de conception, modélisation et prototypage de tous types de produits à destination des professionnels de différents secteurs (architectes, bijoutiers, artistes, ect.). Installés dans des locaux prêtés par Euratlantique, en attendant d’intégrer plus tard une Cité Numérique qui prend du retard, Joris et Mathieu prennent leurs marques. Ils comptent, dans un avenir plus ou moins proche, ouvrir un Fablab pour les particuliers au sein de leur structure. 

Deux cibles en une

L’idée est en fait de mélanger le foisonnement d’innovations qu’il peut exister entre le public anonyme et le monde professionnel, comme l’explique Joris Lalande, co-fondateur. « Notre premier but à la base, c’était de rapprocher les professionnels et les particuliers, de faire un lien entre les deux. On voulait que FabInov soit une grosse enseigne avec une partie privée et une partie pro, où il puisse y avoir des échanges entre toutes ces personnes ». La particularité de FabInnov, c’est qu’ils regroupent plusieurs services en un seul : étude de faisabilité, modélisation et prototypage sont gérés par la même équipe. 

La naissance d’une idée

Ces deux jeunes entrepreneurs se sont rencontrés en Dordogne où ils ont suivi le même BTS en Mécanique et Automatismes Industriels à Sarlat. Leurs parcours professionnels ont divergé par la suite, mais ils se sont retrouvés au sein de la même entreprise et ont repensé à cette idée qu’ils avaient eu quelques années plus tôt. « Comme on adorait tous les deux le dessin et les nouvelles technologies, on a relancé l’idée et on s’est dit que c’était le bon moment pour se lancer. Pendant les pauses, on se rejoignait à la cafétéria, on constituait le business-plan et on travaillait en parallèle de notre formation », affirme Joris, le plus locace des deux. 

Objectif : marché

Un an et demi plus tard, le projet est là, bien réel. Rénové en un mois par leurs soins avec l’aide de quelques bras, le bâtiment sent encore le neuf mais il est déjà remarqué. En effet, après avoir investi 10 000 euros de capital, ils ont reçu en janvier dernier le prêt Initiative Remarquable, dispositif national, et sont déjà en train de constituer leur dossier pour obtenir des aides du département et de la région. Ils ont déjà pour projet de s’équiper d’une machine d’impression métallique, pour toucher encore d’autres secteurs et s’élargir, pour trouver le plus de clientèle possible.

Mais, comme l’avoue Mathieu, « le plus gros est fait, il va maintenant falloir trouver un marché pour se lancer ». Ce à quoi Joris rajoute : »depuis le temps qu’on travaille dessus, c’était pas possible pour nous de faire marche arrière ». Jusqu’à présent, les FabLabs étaient plutôt des lieux d’échanges et de bricolage. Mais avec cette notion de prototypage et de commande plus professionnelle, ces deux jeunes entrepreneurs pourraient avoir trouvé la dimension qui manquait pour faire sortir l’initiative du labo confidentiel… L’inauguration officielle de leur toute jeune start-up, elle, aura lieu le 3 mars prochain. Quant-à l’avenir, il pourrait bien se faire dans la future fourmilière de l’innovation, la Cité Numérique de Bègles, dont l’ouverture officielle est toujours prévue pour fin 2017.