Le sort en est jeté pour le quartier du Belvédère, rive droite, et la tour en bois près de la gare Saint-Jean. Ce lundi, la mairie de Bordeaux et le directeur de Bordeaux Euratlantique ont annoncé en grande pompe à la mairie de Bordeaux les grands vainqueurs de ces futurs projets. Rien que sur la quartier du Belvédère situé rive droite, 140 000 mètres carrés devraient être construits. C’est donc le groupement mené par Nexity (Avec les promoteurs Altarea Cogedim et Pitch Promotion, les architectes urbanistes Güller Güller, Hondelatte Laporte et le paysagiste Gross Max) qui ont remporté le dossier Belvédère, un projet qui devrait s’étendre sur près de neuf hectares, pour une enveloppe totale fixée à 500 millions d’euros (3500 euros le mètre carré).
Au niveau de l’esthétique, le futur quartier prévoit une place centrale avec vue sur Garonne, qui devrait comprendre 70.850 mètres carrés de logements (dont 35% de logement locatif social), 50.000 mètres carrés de bureaux et divers commerces. Les permis de construire seront déposés entre fin 2016 et début 2017 mais le projet remporté par Nexity ne devrait pas sortir de terre avant 2024. Le groupe Eiffage, quant-à-lui, a été chargé de la construction d’une tour en ossature bois de 17 étages et 57 mètres de haut dans le quartier Saint-Jean Belcier, proche de la gare. Le groupement d’Eiffage est accompagné de Clairsienne (bailleur social) Jean-Paul Viguier et associés (maîtrise d’oeuvre) et Lamecol et Sacba (sociétés de bois de construction). Elle comprendra 82 appartements dont six duplex sur les deux derniers niveaux, avec des terrasses sur le toit.
Une tour peut en cacher une autre
Plus surprenant, Alain Juppé a également annoncé ce lundi la mise en chantier et l’attribution d’une seconde tour à ossature bois (14.200 m2 de logements, 3.000 m2 de bureaux, 500 m2 de commerces et un parking en silo) du côté du marché de Brienne, conduit par Kaufmann et Broad, arrivés second dans l’appel d’offre. « Initialement, sur le lieu de cette deuxième tour était prévue une tour. Nous n’avions pas encore attaqué la mise au point ni la procédure pour l’imaginer. Le jury s’est dit que face à la qualité et au nombre de projets qui ont été reçus, il était dommage de mettre à l’écart la quantité de travail produite », a précisé Stéphane De Fay pour justifier l’attribution de cette « tour surprise », qui devrait, comme la première, mesurer une cinquantaine de mètres de haut et doit s’intégrer dans un programme urbain qui devrait comprendre entre 12.000 et 18.000 mètres carrés, contre 16 000 m2 pour l’îlot 8.4 qui accueillera la première tour. On se doute qu’il fallait contenter tout le monde, surtout lorsque le directeur d’Euratlantique affirme que chaque projet avait coûté au bas mot entre 150 000 et 200 000 euros d’études. Deux tours pour le prix d’une, donc, dont les permis de construire, parmi les plus hauts du monde pour une tour de cette teneur, devraient être déposés respectivement à la fin 2016 pour la première et en 2017 pour la seconde, pour des coûts avoisinant les cinquante millions d’euros chacune.
Le souci du patrimoine
Enfin, le maire de Bordeaux a indiqué que les deux tours avaient été présentées au Club Unesco chargé d’émettre un avis et de vérifier la conformité des projets architecturaux face au classement de Bordeaux au Patrimoine mondial de l’Humanité, même si elles ne se trouvent pas dans une zone classée. La mairie s’est, là encore, montrée plutôt confiante, si ce n’est railleuse. « Nous sommes devant un défi, estime ce dernier : comment conserver ce qui fait l’identité de la ville de pierre, de Bordeaux ville basse, et la nécessité moderniser et de continuer à construire ? Nous avions eu quelques ennuis sur le pont Chaban-Delmas et nous aimerions que les experts de l’Unesco viennent de temps en temps sur place pour voir ce qui s’y passe », a notamment souligné Alain Juppé. Les deux tours devraient sortir de terre début 2020.