BAP qui milite depuis l’an 2000 pour le désenclavement du Béarn, vers Bordeaux d’une part et Saragosse d’autre part par la vallée d’Aspe et la R N 134, exprime, dans la dernière livraison de son bulletin, sa satisfaction, maintenant que la perspective de liaison autoroutière Langon-Pau est passée au stade de la pré-réalisation, après une série de réunions de concertation et des réunions publiques qui ont eu lieu en novembre et décembre derniers. On sait qu’un Groupement d’intérêt économique, le GIE A 65, aux mains d’Eiffage, après avoir décroché la concession, doit livrer l’ouvrage à l’horizon 2010, ce qui paraït pour le moins ambitieux, compte tenu de sa longueur et surtout des ouvrages d’art à construire, notamment un très important noeud autoroutier, à Lescar,entre l’A 64 existante de Bayonne à Pau et la future A 65. Mais c’est surtout en proposant que le Béarn soit candidat à la future réalisation ferroviaire au coeur des Pyrénées que BAP fait sensation.
De Jaca à Oloron
En soi, le projet de traversée centrale qui devra mobiliser des financements colossaux, n’est pas une nouveauté. Il commençait même à prendre des allures de serpent de mer, perçant la chaîne le plus souvent du côté du Vignemale, jusqu’à ce que l’on apprenne, récemment, que de Bruxelles 5 millions d’euros avaient été débloqués pour lancer des études » en vue de la construction d’uneligne feroviaire à haute capacité à travers les Pyrénées ». Un signal important. Assez, en tout cas, pour que BAP propose qu’une option de tracé soit prise en compte, qui, par le biais d’un tunnel à « basse altitude » relierait directement Jaca côté aragonais à Oloron côté béarnais.
BAP appuie sa proposition sur le double constat suivant:
- Saragosse déjà reliée à Madrid par TGV, est la plaque tournante du trafic marchandises au nord de l’Espagne, en particulier depuis qu’elle dispose de « PLAZA », une vaste plate-forme logistique. En outre elle offre l’avantage d’être opérationnelle, là où les travaux de la Grande Vitesse, en Catalogne et au Pays Basque, rencontrent des difficultés
- le tracé par Oloron permettrait de conforter la demande des « décideurs Béranais et Bigourdans ‘ d’un raccordement à la LGV Bordeaux-Hendaye, via un barreau entre les abords de Pau et ceux de Mont-de-Marsan
Une alternative à la réouverture de Pau-Canfranc
L’approche en surprendra plus d’un; elle s’inscrit cependant dans une logique d’aménagement du territoire, d’autant plus admissible,que lestrains de marchandises qui remonteraientd’Aragon pourraient transiter, eux , par la ligne qui, aujourd’hui, depuis Pau rejoint la Bordeaux-Hendaye à Dax en passant par Puyoo. BAP la livre au dossier comme la véritable aiternativeà un vrai serpent de mer celui-là, la réouverture de la ligne de chemin de fer Pau-Canfranc, par la vallée d’Aspe, défendue par le Conseil régional d’Aquitaine. Celle-ci a fait l’objet de plusieurs études depuis une dizaine d’années mais la réhabilitation,après 37 ans de fermeture, nécessite d’importants moyens à mettre en balance avec les espoirs de trafic de marchandises dont les estimations sont pour le moins variables.
J.A
BAP, Béarn Adour Pyrénées, 21 rue Louis Barthou, 64000 PAU (www.bap-europe.com)