Dans la grande famille des libraires, l’uniformité n’est pas de mise. Henri Martin, gérant de La Machine à Lire, est « navré ». La librairie de la place du Parlementne tiendra pas de stand sur place. « C’est une question de logique. Ce type de manifestation fonctionne sur l’idée de centralité. Or Sainte Croix n’est pas un quartier central », affirme, calmement, le gérant.
Le risque, c’est « le syndrome du café du dimanche matin. » Il s’explique : « Il fait beau. On est dimanche matin. Le public arrive. Avant de venir voir les stands, il prendrait bien un café. Mais où ? Le plus proche est dans le quartier Saint Jean.»Il se tait, impuissant. Il reprend : « Si deux importants libraires de Bordeaux ne tiennent pas de stand (ndrl : La Machine à Lire et la librairie Mollat), c’est qu’il y a un problème. C’est tragique car cette manifestation a une vraie fonction pour les petits éditeurs et libraires : leur donner une visibilité qu’ils n’ont pas à l’année. »
Des « petits » libraires, plus enthousiastes. Arnaud De Peyrelongue dirige Latitude Voyage, une librairie spécialisée dans les excursions, rue du Parlement Saint Pierre. Il attend les informations de l’association des Escales du Livre, impatient. Mais il sait déjà qu’il va présenter Gilles Rabin et son roman « Si la route m’était contée ». Un livre en forme d’éloge des bords de route, à découvrir à la Maison du Vélo le 31 mars à 11h30.
A la mauvaise réputation, 19 rue des Argentiers, on se prépare également. La librairie accueillera sur son stand Willem, le dessinateur qui a travaillé pour Hara-Kiri puis Charlie-Hebdo.
Faire de l’espace Escales du Livre « un lieu de convivialité », c’est l’objectif de Cécile Bory. La librairie Georges, de Talence, va disposer d’un stand de 60 mètres carrés dans le Conservatoire. L’idée est de transformer la rangée d’auteurs habituelle, assez formelle, en une organisation plus humaine et chaleureuse. Pour faciliter l’échange entre écrivains et lecteurs. La librairie hébergera deux maisons d’édition régionales : Le Castor Astral et Confluences. Et elle va proposer ses 40 titres « coup de cœur » de l’année. Cécile Bory commente : «C’est important de jouer le jeu. Pour que la manifestation fonctionne, il faut créer une ambiance. Les retombées viennent surtout après l’événement, en terme d’image. Les Escales sont un bel outil de communication pour faire connaître au public notre librairie.»