Eric Andrieu, député PS Européen en débat à la Maison de l’Europe de Bordeaux


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Eric Andrieu, député PS Européen en débat à la Maison de l'Europe de Bordeaux

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Publication PUBLIÉ LE 20/02/2015 PAR Romain Béteille

Visite de terrainOn reproche souvent aux députés européens de rester dans les murs du Parlement bruxellois. C’est pour casser ce préjugé qu’Eric Andrieu s’est rendu ces derniers jours au chevet des agriculteurs, d’abord, en Aveyron et en Lozère, puis dans la région à la rencontre des vignerons en liquoreux. Sa visite n’a visiblement pas été perçue comme une simple courtoisie par les professionnels. « J’ai été mis face au problème du maintien de l’économie montagnarde. En cela, la vigilance européenne a laissé filer quelques aspects. Mon but c’était d’écouter les doléances, de voir in-situ ce qui avait été réalisé », affirme le député socialiste. « Dans le monde agricole, mon armée, ça reste les professionnels. Dans les faits, on trouve quand même de grosses disparités de moyens ». 

Des changements internesEric Andrieu a aussi abordé la question de la nouvelle « Commission Juncker » initiée le 1er novembre dernier. « Les changements internes sont profonds. On a beau dire qu’il y a 24 députés Front National qui ont été élus, dans les travaux effectués par le Parlement, ces députés là sont inutiles, même s’ils nous handicapent parce qu’on a des postes en moins chez les socialistes ». Sans langue de bois, le député a avoué, à contratrio de la majorité gouvernementale remise en question ces derniers jours, qu’à la Commission, « il n’y a pas de majorité réelle. Chacun forme un groupe de compétences particulières. Le changement vient essentiellement dans le mode de fonctionnement de la Commission. Barroso était à la solde des chefs d’Etats. L’organisation de Juncker est moins cloisonnée. On n’a pas attendu qu’il fasse son programme d’investissements pour émettre des propositions. Avant l’été, on verra les conséquences de cette réorientation de la politique de l’Union Européenne. Pour l’instant, on sort d’une vision d’austérité absolue, on a forcément des questionnements ». 

Une conscience européenneLe député a aussi brièvement abordé la question de la réforme de la PAC pour le plan 2015-2020, qui représente selon lui « toujours 38% du budget de l’UE. Même si on a perdu 2%, la France a quand même subi des pertes bien moins importanes que les autres Etats de l’UE. On arrive encore à sauvegarder le modèle agricole français, sa diversité, même si toutes les agricultures n’ont pas le même modèle à l’échelle communautaire ». Il se déclare tout de même inquiet sur un point : la « proratisation » des aides de la PAC (autrement dit, la distribution « au prorata », proportionnelle) : « Des pans entiers de notre économie agricole pourraient disparaître avec l’instauration de ce système », a-t-il ainsi affirmé. « Il nous faut trouver des réponses publiques de régulation. On pourrait s’inspirer de ce que font les autres continents, comment la fameuse « contracyclique » (type d’économie qui consiste à stimuler la production quand elle ralentit et inversement). Cela me paraît plus efficace d’intervenir auprès des agriculteurs quand ils en ont réellement besoin ». 

« On ne peut plus faire semblant »Eric Andrieu a aussi abordé la question de la réelle responsabilité des organes européens dans l’échiquier politique mondial. Ainsi, il a notamment avoué que « les négociations qui ont eu lieu en Ukraine ne se sont pas faites au nom de l’Union Européenne. C’est François Hollande et Angela Merkel qui ont agi, pas l’UE. On ne pourra plus avoir cette position médiane bien longtemps, faire semblant d’être un acteur sans en avoir les moyens est un temps révolu. La Commission investit 315 milliards d’euros par an dans sa politique. En face, on a 1000 milliards de dollars planqués dans les paradis fiscaux. Il faut se donner les moyens de lutter contre ça, si on ne règle pas le problème des moyens alloués à l’UE, peu importe les plans et les projets qu’on mettra en place. Si on continue à ne pas décider, les lendemains seront douloureux ». 

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