Jeune étudiant, sorti du lycée Montaigne où ses parents instituteurs l’avaient adressé, depuis ce Pays Basque cher à son coeur, de Lantabat à Bayonne en passant par Saint-Etienne de Baïgorry. il trouva comme bien d’autres matière à militer avec la guerre d’Algérie en ligne de mire, à vivre aussi ces années noires de la IV° république et la présidence du conseil d’un certain Guy Mollet. Un gouvernement rappelle Sainte-Marie, ce qui ne manque pas de sel, qui battra une manière de record de longévité: 16 mois! Des pages » politiques » certes mais nourries, comme beaucoup d’autres au sein de cet ouvrage, de rappels et d’anecdotes qui lui confèrent une dimension historique passionnante. Et dont on ne doute pas que le professeur Jean Petaux a suggéré la lecture à ses étudiants de Sciences Po… On y croise, en effet, une galerie très complète des ténors de la vie politique de ce pâys, les Chaban et autre Mitterrand mais aussi les figures du PS, au premier rang desquelles un proche du maire de Mérignac Pierre Mauroy, maire de Lille et premier ministre de la gauche au pouvoir en 1981, avec lequel il partagea combats et idées et connaissance de l’évolution du paysage des grandes villes. La Communauté urbaine de Lille était en quelque sorte pionnière d’une nouvelle donne de l’aménagement du territoire. Et Michel Sainte-Marie, à son tour, le président d’une CUB bordelaise, devenue métropole l’an passé. Un épisode à redécouvrir car il aura marqué l’histoire des relations de Bordeaux et des 26 communes qui l’entourent (27 aujourd’hui) Et, du même coup, concourut à la cogestion droite gauche, aujourd’hui à l’oeuvre, illustrée par le tandem Juppé-Anziani, comme il y eût naguère un tandem Sainte-Marie-Chaban.
1977: Sainte-Marie – Chaban: l’accord
C’est ainsi que l’on revit, de l’intérieur, à la faveur du récit de Michel Sainte-Marie, le long épisode qui l’amena à la présidence, au lieu et place de Jacques Chaban-Delmas, de la Communauté urbaine. Les municioales de 1977 ayant donné à la gauche 19 villes sur 27 et une majorité d’électeurs, celle-ci revendiqua la présidence de l’agglomération. Un basculement dans la nature du vote, que Chaban au nom de la primauté de la ville centre, semblait d’autant moins disposé à accepter qu’après son échec aux présidentielles de 1974 son étoile risquait d’en pâtir. Finalement, après des péripéties où le PS bordelais semblait peu enclin à cèder du terrain à Chaban, l’affaire se règla à Ascain, dans la résidence de celui qui était président de l’Assemblée nationale, après feu vert de Mitterrand: Sainte-Marie président, Chaban premier vice-président et parité au sein du conseil de communauté.
Ce succès et ce parcours devaient évidemment beaucoup à la manière dont Michel Sainte-Marie exerçait son mandat à la tête de Mérignac, la ville qu’il épousa dans les pas d’une autre figure de la gauche locale, le sénateur Robert Brettes. Assise sur un bassin d’emploi industriel qui atteint aujourd’hui son apogée avec les grands noms de l’aéronautique et de l’espace, elle mesure tout à fait ce qu’elle doit à celui qui eut l’habileté de nouer des relations de confiance avec les engtreprises et sut contribuer à leur développement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la ville a, aujourd’hui, le plus grand club d’entreprises de la Région.
Michel Sainte-Marie
Paroles politiques Entretiens avec Jean Petaux -éditions Le Bord de L’eau 20 €