Un livre à plusieurs tiroirs (en fait 159 chapitres de quelques phrases à plusieurs pages) qu’on peut parcourir à première vue dans le désordre mais qui fait apparaître un tout en le lisant de la première à la dernière ligne. « Ce cheminement que j’imagine est réel, une somme de cheminements que j’ai pu faire dans le département, quelque chose s’accumule comme des strates de terres », résume l’écrivain qui raconte les paysages, ses gens et « le génie des Hommes » de ce pays.
De la Haute-Lande et son côté mystique, à la boutique Notre Dame à Buglose. Du poète Bernard Manciet au petit-fils de Napoléon qui vendit des dictionnaires Larousse à Montaut. De l’ancien maire de Dax Théodore Denis dont le nom est associé au parc des arènes et qui prit des positions clairement antisémites fin XIXe, à la rencontre manquée avec Jacques Chirac à la ferme aux grives chez Guérard. Sans oublier la savoureuse histoire autour du taureau Gasté du Salon de l’agriculture… Mais au-delà du pittoresque et des anecdotes, c’est à un voyage au cœur des « choses intérieures » qu’Airoldi nous emmène.
On en oublierait presque que l’auteur, directeur artistique des Rencontres à Lire de Dax, est né à Auch, dans le Gers. Tellement Ces Landes sont intimes. Ses Landes, où il vit depuis tant d’années. Et beaucoup de nos Landes aussi. « Un côté premier matin du monde face au détail », à l’écouter. Comme une photo bien cadrée qui en ne montrant qu’une infime partie réussit à révéler un paysage tout entier.