La rectrice d’Académie de Nouvelle-Aquitaine, Anne Bisagni-Faure a visité, dans l’après-midi du mardi 19 mai, le collège Dronne Double de Saint-Aulaye, à l’ouest de la Dordogne, masquée et soumise au contrôle de température de rigueur. Elle a eu le temps d’échanger avec quelques élèves de sixième en cours d’éducation physique, sous la conduite de leur professeur. Le 18 mai, les élèves de 6e et 5e ont pu être accueillis, comme dans les 38 collèges de Dordogne. Ils étaient 21, soit 31 % de l’effectif. “C’est le taux moyen de reprise de l’Académie de Bordeaux. Un tiers des élèves de 6e et 5e ont fait leur rentrée ce lundi”, observe Anne Bisagni Faure. Un des objectifs de cette visite était de faire le bilan de l’action menée durant le confinement par l’équipe enseignante, de dégager une première analyse et d’envisager la rentrée. “C’est un petit collège atypique de 169 élèves, avec un taux de boursiers élevé, 41 %. Pendant le confinement, nous avons clairement perdu une petite dizaine d’élèves, sur la totalité. Il s’agit de familles que nous n’arrivions plus à joindre au téléphone, par courrier, via pronote. Paradoxalement, parmi ces élèves, nous en avons récupéré cette semaine quelques uns. Concernant la reprise, nous l’avons anticipée au maximum car nous avons beaucoup de foyers dont les parents travaillent sur les deux EPHAD. Il y a eu beaucoup d’inquiétudes, des interrogations légitimes”, précise Eric Dumait, le principal. Pendant ces huit semaines, les équipes pédagogiques, incluant, les CPE, les enseignants, les infirmières scolaires, ont beaucoup travaillé pour limiter la fracture scolaire. L’équipe du collège a aussi noté des “décrocheurs ” à certaines périodes. “On a aussi notre travail quotidien et on doit jouer le rôle d’enseignant. Il y a des décrochages parce que les parents ne sont pas toujours aptes à enseigner et à accompagner leurs enfants dans les apprentissages”, estime de son côté une maman d’élève. Elle évoque l’état d’esprit de sa fille au moment de la rentrée post-confinement: “Le premier jour, elle n’était pas angoissée par la crainte de la maladie, mais par le souci de bien faire.”
Tirer les enseignements de cette période
Globalement , la reprise s’est bien déroulée dans les collèges de Dordogne et en Nouvelle Aquitaine. Ce sont 1/3 des élèves qui sont là. Les élèves sont peu pertubés malgré les conditions de reprise particulières. L’objectif, c’est de le faire savoir, permettre aux parents d’être rassurés. Si on peut permettre à plus d’élèves de renouer avec l’école ou le collège c’est un plus car cela remet un lien social, donc je souhaite que les élèves puissent venir en encore plus grand nombre” a indiqué la rectrice qui est venue surtout écouter les enseignants et souhaité savoir comment ils avaient vécu cette période et l’enseignement à distance. “Nous avons été obligés de travailler différemment avec les élèves”, ajoute le principal. “On a beaucoup travaillé sur des devoirs en différé. En mettant en ligne les leçons et les exercices via pronote et on a avait un retour des élèves après coup. Il y avait plus de disponibilité, plus d’échanges avec l’élève si la leçon n’était pas comprise. Ensuite, il y a des sessions de classes virtuelles,” ce qui nous a permis aussi beaucoup plus d’échanger. Beaucoup d’élèves avaient cette nécessité d’échanger. Cela a permis de conserver le lien social,” témoigne un professeur en technologie. Des réunions pédagogiques ont été organisées virtuellement toutes les semaines entre les enseignants. Dans ce petit établissement, chaque élève est connu de tous ses professeurs, le suivi est individualisé, ce qui a facilité les échanges. Ce retour d’expérience devrait être utile pour la suite et pour la prochaine rentrée de septembre, qui comporte encore de nombreuses inconnues.
Mais quand les 4e et les 3e pourront ils aussi faire leur rentrée ? Les lycéens pourront-ils eux aussi début juin revenir dans les établissements ? “Nous attendons des décisions nationales. On espère que cela sera possible notamment pour les lycéens professionnels. Ce sont dans les séries professionnelles où l’on a observé le plus de décrocheurs. S’il est décidé que les collèges peuvent accueillir aussi les 4e et les 3e, il y aura une organisation pédagogique qui permettra d’accueillir par groupe les élèves, mais on attend les décisions de la semaine prochaine” indique la rectrice.