Habitat : les technologies de demain se trouvent aux portes de La Rochelle


Anne-Lise Durif
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/11/2016 PAR Anne-Lise Durif

C’est un projet unique à ce jour en Europe : constituer un immense « parc », à la fois lieu de vie et d’activités, dont les locaux seraient placés sous le signe de l’écoconstruction. L’histoire a débuté en 2009, à l’époque où l’Etat se sépare d’un certain nombre de terrains militaires inoccupés. La commune de Lagord se retrouve ainsi avec 27 hectares de friches dans sa zone industrielle, dont l’ancienne caserne. La Ville n’ayant pas les moyens de porter un projet d’envergure sur ce site, elle revend à l’agglomération de La Rochelle le terrain pour un euro symbolique… Laquelle met l’Université de La Rochelle dans le coup, afin de trouver un projet innovant et porteur d’emplois. Car, en cédant ses terrains militaires, l’Etat a demandé à ce que les projets envisagés soient créateurs d’au moins autant d’emplois qu’à l’époque où ils servaient, soit 600 à 800 emplois sur la commune de Lagord.

A l’Université, un laboratoire de recherches concernant les constructions et l’habitat de demain existe déjà depuis plusieurs années, mais, entre les nouvelles règlementations et la nécessité d’innover toujours plus dans une optique de développement durable, la recherche a besoin de place et notamment de lieux d’expérimentation. D’où l’idée de Lab In’Tech, une structure qui regrouperait à la fois une « annexe » de l’Université, via un laboratoire d’expérimentation des idées, des processus et des objets innovants en la matière, associée à une pépinière d’entreprises liées à l’éco-habitat, et à une école d’ingénieur, avec pour objectif de créer une interactions entre ces trois pôles.

Pour mener le projet à bien, une association composée d’élus, de représentants d’entreprises et de l’Université a été constituée, nommée Atlantech. L’association a l’idée d’associer à ce grand projet de laboratoire tout un parc d’activités avec des entreprises et des logements, dont les locaux bénéficieraient des dernières technologies en matière d’écoconstruction. Après le siège du Crédit Agricole, arrivé début 2016 sur le site, le Centre de formation des apprentis (CFA) du Prieuré de La Rochelle ainsi que deux à trois cent logements, accessibles à la propriété ou en logements sociaux, devraient sortir de terre à l’horizon 2018 – 2020. De quoi remplir les 27 hectares de ce « Parc bas carbone ».

Des logements en 2020

Avec les locaux du Crédit Agricole, le Lab in’Tech est donc la première structure du projet Atlantech à avoir vu le jour. Il faut dire que le Lab In’Tech n’est pas à proprement « sorti de terre », puisqu’Atlantech a choisi de réutiliser l’ancien hangar de la caserne. Une partie des laboratoires d’expérimentation et de l’école d’ingénieurs ont été livrés entre juillet et octobre 2016, la partie restante (dont la pépinière d’entreprises) le sera en février 2017. Il s’agit notamment d’une plateforme en extérieur, sur laquelle pourront être placés des pans de façades de divers types d’habitation, avec leurs fenêtres, pour tester à la fois la résistance, la perméabilité et l’interaction mur/fenêtre. Une plateforme d’expérimentation unique en Europe, qui permettra d’accueillir chercheurs et ingénieurs de toute la France. Ce dispositif viendra en complément de la « maison test », sortie de terre cet été, qui permet d’étudier grandeur nature les « réactions » d’une maison à divers polluants, de tester l’efficacité des matériaux ou de mesurer la qualité et la circulation de l’air.

Des équipements derniers cris

En attendant la création des autres bâtiments, le Lab In’Tech a bénéficié des dernières technologies en matière d’écoconstruction, dont 14 innovantes, dont certaines ne sont pas encore commercialisées en circuit traditionnel. Le hall d’entrée du Lab In’Tech a notamment été équipé de vitres électro sensibles, qui se teintent en fonction de la température extérieure, régulant ainsi l’apport de chaleur et de lumière. Les pièces sont également équipées de détecteurs de dioxyde de carbone : à partir d’un certain seuil, elles activent le renouvellement de l’air, via le système de ventilation, pour avoir un apport d’air neuf extérieur, dont elle va également gérer la quantité nécessaire. Un logiciel a également été développé pour calculer l’équilibre entre l’énergie à dépenser pour gérer la température et celle pour éclairer. Ce système contrôle la fermeture des stores pour atteindre la position idéale nécessitant le moins d’énergie entre l’éclairage et la température. Ce dispositif inédit permet d’économiser 50% d’énergie. De quoi illustrer une idée chère à Christophe Philliponneau, le directeur du Tipee : « Autrefois, on associait l’énergie au confort. Aujourd’hui, on veut montrer qu’en faisant des économies d’énergies, on peut aussi améliorer le confort. »


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