Le message des professionnels, parmi lesquels, Jean-Michel Boulay, Président de la Fédération des Industries du Bois d’Aquitaine se veut clair. Le secteur, qui représente environ 35 000 emplois en Aquitaine est demandeur de formations, à la fois pour des embauches mais aussi pour la reconversion ou l’évolution des compétences des salariés. Côté recrutement, comme dans de nombreux secteurs, «un renouvellement des générations est nécessaire». Si les uns s’en vont, d’autres doivent les remplacer.
Côté compétences et métiers, « la diminution de la ressource dans la forêt des Landes de Gascogne suite à Klaus, crée davantage de concurrence entre les entreprises », explique le Président de la FIBA. Celles-ci doivent donc veiller à être plus compétitives, et pour cela «le besoin de technicité est plus grand» pour extraire une ressource parfois encore difficile à atteindre. Mais mieux mobiliser la ressource en bois, c’est aussi s’intéresser à d’autres ressources jusque-là négligées, souligne Béatrice Gendreau, conseillère régional déléguée à la forêt. Sont ici visées les forêts de Dordogne et des Pyrénées-Atlantiques. Autant dire un travail avec d’autres essences et sur d’autres terrains qui nécessitent des compétences autres que celles du travail forestier dans les plates Landes. C’est notamment le cas en montagne dont l’accès difficile aux machines nécessite un bûcheronnage manuel.
Bazas en pointe sur le machinismePour Jean-Michel Boulay, il est donc clair que dans le secteur forêt bois «il n’y a pas de problème de débouchés». Et, relevant avec Philippe Jego, le Directeur du CFPPA, que le taux d’insertion en emplois des stagiaires du CFPPA est de 70%, on le croit volontiers.
Pour l’heure le CFPPA, avec l’aide importante du Conseil régional (1,3M€ depuis 2010), a entièrement renouvelé son équipement. Le centre de formation est donc en pointe côté machinisme. Côté formation, l’organisme propose un Brevet Professionnel Agricole en travaux forestiers, un Brevet Professionnel IV (équivalent niveau bac) responsable de chantier, un BTS en gestion forestière et de nombreuses formations courtes, principalement destinés au professionnels. Des parcours multiples auxquels devrait s’ajouter une nouvelle formation en agro-équipement, visiblement très attendue et soutenue par de nombreuses entreprises forestières. Si elle devait être confirmée, la Région s’est engagée à participer à la rénovation des ateliers du Centre. Des formations qui s’adressent donc soit à des personnes en activité, soit à des personnes en recherche d’emploi dont les parcours (30 par an) sont financés par la Région.
Faire naître les vocationsSi les débouchés et les idées de formation ne manquent pas, c’est dans l’image de ces métiers que le bât blesse. Une question de communication qui a focalisé les attentions dès le début de la réunion. Les représentants d’agence pôle emploi ou de missions locales ont tous dit leur difficulté à faire naître des vocations sur ces métiers. Problème de communication sur les métiers eux même, mais aussi sur les formations existantes. Plus que l’absence d’initiatives, c’est un manque de coordination entre les différents acteurs qui s’est fait jour au fil de la réunion. Aquitaine Cap Métier s’apprête à réaliser un «coup de projecteur» sur le secteur forêt-bois, mais au-delà de l’exposition thématique dans les locaux bordelais, se pose la question de sa venue sur les territoires et du choix du lieu le plus pertinent pour qu’elle profite à un public le plus large possible. La FIBA, de son côté, a financé un film sur les métiers de la sylviculture, mais n’arrive pas à passer les portes des collèges et lycées; les missions locales organisent des visites à Aquitaine Cap métier à Bordeaux avec des groupes de jeunes, mais souhaiteraient arriver à entrer dans les entreprises pour fournir une vision concrète des métiers sur le terrain… Autant d’échanges qui ont su poser les enjeux et les freins mais aussi réaffirmer les volontés de l’ensemble des acteurs.