Double expo sur le terroir au Frac


E.Diaz

Double expo sur le terroir au Frac

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/05/2016 PAR Emmanuelle Diaz

Ce sont deux expositions fort différentes, que le Fond Régional d’Art Contemporain Aquitaine a choisi de présenter simultanément.

Deux expos émanant de deux artistes que rien ne semblait pouvoir rapprocher mais qui, à cette occasion, se rejoignent pour mettre à l’honneur -chacun à sa façon- deux symboles du terroir aquitain : le vin et les frontons. « Ce sont deux expositions estivales avec deux univers différents, deux regards décalés qui ont un encrage sur le territoire. C’est une autre façon de parler de patrimoine, de terroir, d’architecture locale, du vin et d’art contemporain » précise Cyril Vergès, responsable de communication au Frac. Deux hommages autour de deux thématiques mais qui, cohérentes, semblent au final, se compléter.

Un regard résolument décalé

Issu d’une longue lignée de viticulteurs champenois, Nicolas Boulard s’est, très jeune, familiarisé avec le savoir-faire ancestral que sa famille se transmettait de génération en génération. Une tradition empreinte de normes draconiennes, que devenu artiste, il s’empresse de reprendre…pour les détourner. C’est ainsi que naît « Critique du raisin pur », expo transgressant sciemment toutes les règles de vinification et ensemble de pièces -souvent des flacons- contenant des liquides à la composition résolument expérimentale. De sa série « Grands Crus de Grands Crus », vin blanc d’Alsace reposant sur un « modus operandi d’une logique implacable et néanmoins sacrilège pour le monde du vin : mélanger entre eux, suivant un mode combinatoire, 50 grands crus d’Alsace afin de créer ce qui devrait être le vin ultime » à son « Clos du FRAC », parcelle viticole plantée dans le jardin du Frac Alsace à Sélestat et qui « par l’utilisation des cépages cabernet sauvignon, cabernet franc, petit verdot et merlot reproduit en Alsace le modèle type du vignoble bordelais », en passant par l’incontournable « DRC 1946 », millésime fantôme que le château de la Romanée-Conti n’a jamais pu produire, les vignes ayant été arrachées en 1945 en raison d’un épidémie de phylloxéra, Nicolas Boulard revisite avec humour et désinvolture, l’art du vin. Une exposition organisée dans le cadre de « Bordeaux fête le vin » et en partenariat avec la Cité dont l’ouverture est imminente.

De la Belgique aux frontons du Sud-Ouest et d’Espagne

Second artiste à partager l’espace du Frac avec Nicolas Boulard, Frédéric Leféver dénote lui aussi de par ses origines belges et son intérêt tout particulier pour un élément du paysage que l’on attribuerait davantage au Pays-Basque : les frontons. Une idée qu’il nuance aussitôt : « J’ai le sentiment d’avoir toujours connu cet objet, comme si son image était gravée dans ma mémoire inconsciente, dans la mémoire collective aussi. Je n’ai encore rencontré personne autour de moi qui ne connaissait pas le fronton de pelote basque » précise-t-il d’emblée. Fruit d’un travail effectué en 2013 et pour lequel il a sillonné le Sud-Ouest et le Nord de l’Espagne, réalisant plus de 200 clichés, l’exposition « Jeu de balle» propose une vision originale et dépouillée du sujet. Photographiant volontairement les frontons en dehors de la présence des joueurs (« je ne montre pas les gens mais je parle de l’humain ») pour placer le bâti au centre de son œuvre, l’artiste adopte un approche minimaliste et frontale révélant chaque détail de la dizaine d’œuvres exposées ; les photos étant notamment accompagnées de textes de Jean-Paul Callède et d’Iñigo de Satrustegui. Une exposition réalisée dans le cadre de Saint Sébastien, capitale de la culture 2016 et qui, tout comme celle Nicolas Boulard, sera visible au Frac jusqu’au 10 septembre.

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