Malgré les moyens de lutte et de prévention mis en place depuis plusieurs années contre la tuberculose bovine en Dordogne, le département est le plus touché de France et de Nouvelle-Aquitaine avec 30 % des cas de contamination. Début mars, Jean-Sébastien Lamontagne, le préfet de la Dordogne a lancé un nouveau plan d’actions global. Il repose à la fois sur une prophylaxie plus efficace, la promotion de la biosécurité en élevage, et une meilleure régulation des espèces sauvages. Des opérations de piégeages de blaireaux débutent cette semaine.
Depuis plusieurs années, malgré des plans de lutte successifs, la Dordogne demeure le département Français le plus touché par la tuberculose bovine. En 2021, 29 foyers de contamination ont été enregistrés. Le préfet de la Dordogne, Jean-Sébastien Lamontagne et les services vétérinaires, viennent de proposer à la profession agricole des nouvelles mesures visant à éradiquer cette maladie. Pourtant depuis 2018, un certain nombre de choses ont été faites : notamment l’instauration d’une détection plus efficace : la prophylaxie est réalisée sur des animaux âgés 18 mois au lieu de 24 mois. A la date du 25 février, le taux d’avancement de la campagne de prophylaxie est de 53 % tandis que le taux de réalisation pour les exploitations passées en suivi renforcé est de 82 %. A l’heure actuelle, 189 dossiers de « suspicions » sont en cours de traitement.
Sept élevages infectés
Sept élevages ont été déclarés infectés de tuberculose, soit six de moins que l’année dernière à la même date, mais avec un taux de récidive à 28 %. Sur ces sept foyers, quatre d’entre eux ont été découverts à l’occasion de la prophylaxie annuelle tandis que les trois autres ont été détectés par le biais du suivi renforcé. Des abattages totaux vont être mis en œuvre sur trois cheptels tandis que l’éligibilité des quatre autres cheptels à un protocole d’abattage sélectif est en cours d’instruction.
Un plan en trois axes
Le nouveau plan de lutte se décline en trois axes. Le premier axe concerne la lutte contre la tuberculose bovine au sein des élevages, et vise à la formalisation des interventions dans la gestion des foyers, avec la clarification des rôles dévolus à chaque intervenant pour une meilleure maîtrise des délais d’assainissement et d’indemnisation. Par ailleurs, une réflexion est en cours avec la profession vétérinaire pour améliorer le maillage territorial afin de faire face à la désertification vétérinaire.
Le deuxième concerne la lutte contre la tuberculose bovine dans la faune sauvage, avec le déploiement de deux volets : l’un dédié à la surveillance, via le dispositif « Sylvatub », l’autre dédié à la lutte via l’organisation d’actions de régulation sur les zones les plus touchées par la maladie, notamment à l’encontre du blaireau. Le but est d’avoir plus de prélèvements dans les secteurs du département où les foyers ont été observés. La pose de pièges a débuté ce lundi 7 mars dans le Nord est de la Dordogne, autour de Dussac et des communes voisines.
Le troisième axe vise à la promotion de la biosécurité en élevage comme vecteur de prévention de l’infection, avec, notamment, la mise en place des formations dédiées aux éleveurs.
Le député du Périgord vert en première ligne
Sur ce sujet, Jean-Pierre Cubertafon, député de la troisième circonscription de la Dordogne, est en première ligne. Il est plusieurs fois monté au créneau à l’Assemblée nationale pour demander de revoir les procédures d’expertises et d’indemnisation. « La tuberculose, c’est un vrai désarroi. J’ai vu des éleveurs pleurer dans ma permanence. Les 10 agriculteurs que j’avais réunis ont vu 2 500 bêtes abattues sur un an.«
Il a fondé un groupe à l’Assemblée nationale avec ses collègues de Charente, de la Haute-Vienne et des Pyrénées-Atlantiques. Parmi les demandes, le renforcement des moyens financiers et humains en matière de régulation de la faune sauvage pour atteindre les plus hauts niveaux de piégeage. « Le plan départemental va donc dans le bon sens ».
Une autre demande concerne l’indemnisation des éleveurs, et la refonte de la grille d’indemnisation qui date de 2001. « Sur ce dernier point, il faudra attendre un peu. Une rencontre a eu lieu il y a une quinzaine de jours au Ministère de l’Agriculture. La nouvelle grille est espérée pour la fin 2022, les négociations avec les différents partenaires sont en cours. »