Un observatoire qui ne se contentera pas d’observer, prévient Dominique Bussereau : « Ce sera un observatoire pour s’opposer […] Nous passerons au crible chaque projet et nous nous y opposerons à chaque fois que cela sera nécessaire ». Cette création survient suite au projet d’EDF d’implanter un parc éolien s’étendant sur 120 km de Saint-Sorlin en Charente-Maritime à Blaye en Gironde. 30 à 40 éoliennes de 180 mètres de haut pourraient ainsi s’égrener le long de l’estuaire (lire nos éditions précédentes). « Il est hors de question pour le Département de Charente-Maritime d’accepter ce projet », martèle Dominique Bussereau, « EDF m’a demandé si nous acceptions de leur prêter des cartes, des documents… j’ai dit non ». Le président de la Charente-Maritime a déjà encouragé son homologue girondin Jean-Luc Gleyze a également créer un observatoire de son côté.
Au-delà de l’aspect esthétique, Dominique Bussereau refuse de voir mettre à mal la campagne de préservation de l’environnement mené sur la rive droite. « Ca fait vingt ans qu’on essaye de protéger l’estuaire […] Cinq cent hectares de prairies ont été préemptés par le Département ces dernières années pour laisser les prairies. On n’a pas fait ce retour à la nature pour voir des éoliennes se dresser ici », explique l’élu, rappelant que ce territoire est également un couloir de passage des oiseaux migrateurs, en plus de servir de zone tampon dans le cadre des protections contre les submersions marines. La faible densité de population, les grands espaces et le vent font en effet partie des arguments avancés par EDF pour implanter son projet sur ce bassin de vie, proche de la centrale nucléaire de Blaye.
« Nous ne sommes pas vent debout contre l’éolien en général, mais normalement l’éolien doit être un projet environnemental. Le problème ici, c’est qu’il est incompatible avec les particularités du site. On peut trouver de la place ailleurs, on peut en discuter », tempère Dominique Bussereau, qui se dit pourtant prêt à se battre ailleurs en Charente-Maritime contre des projets similaires, notamment en Aunis, au Nord-Est du département, où les éoliennes sont déjà nombreuses.
Un nouveau schéma des espaces naturels sensibles
Parmi les autres sujets abordés lors de cette session, on retrouvera le vote de la création du syndicat mixte du Chef de Baie (port de La Rochelle). Les élus devront également se pencher sur les caractéristiques d’un nouveau schéma départemental des espaces naturels sensibles à établir pour les dix prochaines années. Il sera également question d’acquérir des drones pour équiper les pompiers de Charente-Maritime. Autre point mis au vote : la création d’un poste de médiateur du Département, en charge de trouver des solutions à l’amiable aux éventuels litiges entre la collectivité et les usagers, voire les collaborateurs extérieurs (DSP, marchés publics, etc.). Un débat sera également ouvert pour trouver une solution aux chômeurs touchant le RSA de pouvoir cumuler leurs allocations avec un job saisonnier, alors qu’actuellement accepter un emploi temporaire à temps partiel riment souvent avec perte de l’aide et baisse du niveau de vie, tandis que des filières en tension cherchent désespérément de la main d’œuvre…
Il devrait également être question de la rencontre ce 16 octobre entre Dominique Bussereau et Emmanuel Macron à L’Elysée, en présence du président du Sénat Gérard Larcher. Objectif du président de l’Association des Départements de France : négocier une revolarisation de la dotation globale de fonctionnement versée par l’Etat et la reprise en charge par le pouvoir central d’un certain nombre de sujets comme la gestion des mineurs étrangers isolés… Gageons qu’au vue des thématiques abordées, le cas du projet de « Métropolisation » du département de la Gironde devrait se glisser dans l’échange…