Si l’abeile venait à disparaître, l’homme n’aurait que quelques années à vivre. Les abeilles font partie de notre environnement et sont indispensables à la diversité de notre alimentation. L’implantation de ressources alimentaires favorables à leur développement est un élément important pour sauvegarder la biodiversité. Sur le domaine de Chaulnes à Grignols, ferme du lycée agricole de Périgueux, la Chambre d’agriculture de la Dordogne en partenariat avec Apidor (Union départementale des apiculteurs de la Dordogne) mène des expériences sur les espèces mellifières. Une journée d’information était organisée samedi à l’intention des 1400 apiculteurs périgourdins dont seulement une vingtaine sont professionnels. Un des principaux objectifs est d’inciter les apiculteurs à diversifier l’alimentation des abeilles en période estivale, notamment par des espèces végétales riches en protéines,” précise Jean-Jacques Négrier, animateur de la flière apicole à la Chambre d’agriculture.
Plus de pollen de fleurs en été
Entre juin et septembre, l’abeille ne trouve plus en milieu naturel suffisamment de polen de fleurs. “Cette année, les abeilles ont beaucoup souffert des conditions climatiques extrêmes. Nous avons enregistré de nombreuses abeilles mortes de froid fin avril dans les ruches. Les essaims ont été nettement amoindris. En été, la ponte représente en moyenne 1000 oeufs par jour. Si l’abeille bénéficie d’une nourriture riche en protéine, la ponte sera de l’ordre de 2000 oeufs par jour. Ces jachères sont importantes pour fortifier et développer les colonies”, explique Michel Frugier, apiculteur professionnel et président d’Apidor. Les essais menés au domaine de Chaulnes permettent d’identifier les espèces les plus intéressantes pour l’alimentation des abeilles : bourrache, vipérine, cosmos, centaurées, pavot. Deuxième enseignement, l’implantion de ces jachères mellifères est possible en conditions difficiles, sur sol rocailleux. Cette année, 150 hectares de jachères mellifères ont été plantés en Dordogne.