Il n’existe aucun lien probant entre l’embauche de l’épouse d’Eric Woerth et la remise de la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, selon le procureur-adjoint de Bordeaux, Gérard Aldigé. Le magistrat a estimé que les conclusions des juges d’instruction qui voyaient un lien de cause à effet entre l’obtention de la Légion d’Honneur par Patrice de Maistre en 2007 et l’embauche en septembre de la même année de Florence Woerth par celui-ci dans sa société étaient infondées. « Il s’agit d’une construction intellectuelle qui se heurte à une approche précise des pièces du dossier. Cette accusation est totalement indéfendable », a-t-il lancé.
« Je prends ce procès pour une insulte » : Florence WoerthCeci étant, il estime que « Patrice de Maistre est un intrigant en quête de reconnaissance ». En effet, il a fait intervenir un tiers pour demander sa Légion d’honneur. Eric Woerth avait ensuite saisi à ce sujet par courrier Nicolas Sarkozy en mars 2007, alors ministre de l’Intérieur. Pour le ministère public, ce courrier n’est « pas la preuve manifeste d’un trafic d’influence et d’un pacte de corruption, d’autant que pour le gestionnaire de fortune, l’embauche de la femme d’un ministre le valorisait ». Florence Woerth, pour sa part, a indiqué au tribunal que ce procès est insultant à son égard. « Voir que je puisse être l’objet d’un troc, « je prends ça comme une insulte », a-t-elle déclaré aux magistrats. « Ma liberté, Eric Woerth la connaît. Je ne me suis jamais mêlée de sa vie politique et lui n’était jamais présent dans ma vie professionnelle. (…). S’il en avait été autrement, je ne pense pas que notre couple aurait tenu », a-t-elle insisté. Florence Woerth a rappelé au tribunal sa « belle » carrière : HEC, passage chez Rothschild, Caisse d’Epargne… Demain sera le dernier jour de ce deuxième volet du procès pour trafic d’influence, avec les plaidoieries de la défense.