Alors que l’intersyndicale annonce deux nouvelles journées de mobilisation nationale contre la réforme des retraites jeudi prochain et le samedi 6 novembre, le Front de Gauche, lui a décidé de faire des collectes un peu partout en France pour soutenir les grévistes. Dès ce week end, les militants du Front de gauche (PG, PCF, GU) ont organisé ces collectes à travers la France, devant les préfectures afin d’alimenter, dans la tradition du mouvement ouvrier, des caisses de soutien aux salariés en lutte et à leur famille. Dans la région, les initiatives se multiplient. Ainsi, Adrien Kempf, 25 ans, salarié d’une association rurale au Pays Basque, a lancé un site (http://www.bizimugi.eu/grevesolidaire/) qui affiche à l’heure actuelle 30 000 euros de dons. « Je ne suis encarté nulle part mais j’ai lancé un appel sur internet, le 12 octobre, Solidaires pour être efficaces. Dès la première journée, nous avons reçu plus de cent réactions positives », a-t-il expliqué. « Les gens libellent les chèques à l’ordre de telle caisse de grève ou tel syndicat et les envoient par la poste. Nous ne faisons que centraliser les promesses de dons ».
Les élans de solidarité se multiplient
Et, son site est loin d’être un fait isolé. D’autres portails existent sur le net comme solidarites.soutiens.org qui affiche le détail des comptes dédiés aux conflits locaux (travailleurs sans papiers, Molex, salariés de supermarchés). Il a été créé en 2009 par un collectif marseillais. Côté syndicats, outres les collectes locales, les confédérations prennent aussi des initiatives. La CGT a ouvert un compte spécifique CGT-Solidarité-Luttes-retraite. « L’argent sera redistribué à la demande, comme nous l’avons fait pour le compte de la lutte des sans papiers qui a récolté 80.000 euros par an depuis trois ans », a expliqué Michel Doneddu, trésorier de la CGT. La FNIC-CGT, fédération chimie de la CGT, a également ouvert un compte bancaire pour recevoir les dons. En outre, des comptes ont aussi été ouverts dans certaines raffineries pour recevoir des contributions. La CFDT dispose d’un trésor de guerre de plus de 100 millions d’euros accumulés depuis les années 1970, géré par la Caisse nationale d’action syndicale (CNAS). Les grévistes syndiqués à la CFDT pourront donc se faire rembourser, à terme, une partie de leurs journées de grève. Une chose est sûre, le mouvement n’est pas prêt de s’essoufler.
Nicolas César