« J’ai procédé par élimination », Guillaume Tétart, 28 ans
« J’ai été indécis pendant des semaines, alors j’ai procédé par élimination. En tant qu’entrepreneur, j’aurais pu voter pour Fillon. Mais si j’adhère à son programme, je n’aime pas le personnage. Marine Le Pen ? Elle est complètement hors-jeu pour moi. Je pense que la France mérite mieux. Hamon et Mélenchon sont talentueux, mais leurs programmes sont utopiques et bien trop risqués pour l’économie française à mon sens. Et moi, en tant qu’entrepreneur, je veux que les choses changent, mais sans prendre trop de risques. Il ne me reste donc que Macron. Il ne me convient pas vraiment, il nous chante une sérénade à chaque apparition médiatique. Mais il est jeune et dynamique. C’est un choix par défaut de voter pour lui, car je ne veux pas voter blanc. » –
« Je choisis un programme réaliste », Emilie Corbiat, 22 ans
« J’étais perdue. Dans ma famille on vote plutôt à gauche. Mais aujourd’hui, je suis déçue par le quinquennat socialiste, et je suis sans emploi. J’ai lu les programmes des principaux candidats, sauf celui de François Fillon car je ne l’apprécie pas beaucoup. J’ai trouvé que Mélenchon n’était pas réaliste et le programme de Hamon ne m’a pas marqué. Quant à Marine Le Pen, j’adhère à certains de ses propos mais on ne peut pas laisser quelqu’un comme elle accéder au pouvoir. À la lecture de son programme, tu te dis « c’est bien » et après « c’est fou ». Il me reste Macron donc, moins extrême que les autres. La veille du premier tour, j’ai décidé de voter pour lui.
« Je vote pour le moins pire », Robin Gomes, 28 ans
« Je cherche à voter pour le « moins pire » ». Le vote utile, je trouve ça ridicule. Je ne suis pas surpris qu’autant de personnes soient indécises. Je pense que les gens ne se sentent pas représentés par les candidats. J’ai fait une première sélection des programmes qui me paraissaient les plus plausibles. J’ai fini par en sélectionner deux : Macron et Mélenchon. En les lisant bien, celui de Macron me parait le moins archaïque. Quant à Mélenchon, je le trouve trop extrême. J’ai donc décidé de voter pour le candidat d’En Marche ! Je trouve ses propositions réalistes par rapport à la conjoncture actuelle. Il n’en promet pas trop, et selon moi, l’austérité n’est pas nécessaire pour s’en sortir. On a besoin de quelque chose entre les deux : ni de droite, ni de gauche. »
« J’ai changé d’avis dans l’isoloir », Lucas, 23 ans
« Dans l’isoloir, j’ai repensé à ma soeur. Elle a quatre ans de moins que moi et m’a convaincu de voter pour son avenir et le mien. Pour que les choses changent enfin. Je partais dans l’optique de voter Macron depuis deux ou trois semaines. Mais une fois le rideau fermé, dans le bureau de vote, j’ai tout remis en question. Je suis au smic et une augmentation de 20% serait la bienvenue, car j’ai beaucoup de mal à finir les fins de mois. Alors j’ai changé d’avis et j’ai décidé de voter pour Mélenchon. »