Départementales à Biarritz (2): un problème de com à gauche


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Départementales à Biarritz (2): un problème de com à gauche

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 11/03/2015 PAR Felix Dufour

« Pour moi, ces départementales devaient être une suite logique des élections municipales, c’est une question de loyauté, de cohérence », dit sans ambage Guy Lafite. Je trouve un peu lamentable que quelqu’un qui a été élu aux municipales avec des PRG, PS, voire PC reparte sans étiquette. Peut-être pense-t-il qu’en vue des prochaines municipales, l’habit de gauche ne lui convient pas parce que les sondages ne nous sont pas favorables. »

Guy Lafite n’a pas trop digéré l’offre refusée par son ancien directeur de campagne François Amigorena de partir avec la socialiste Ghis Haye. Aussi le radical de gauche a-t-il décidé de repartir et formé une nouvelle équipe appelée « Engagés pour Biarritz »: lui-même en binôme avec Ghis Hayes et comme suppléant respectif, Laurent Ortiz, le Monsieur Surf de la ville, et Virginie Lannevère, « Elle travaille dans une grosse société internationale, côtée à Londres et à New York. Que les choses soient claires, il n’était pas possible que la gauche et le Parti socialiste soient illisibles pour ce rendez-vous. Ghis Haye me semblait en être la représentante logique, associée à François Amigorena. Libre à lui de prendre ses distances avec nous. Outre le fait que nous partageons tous les mêmes valeurs et une sensibilité de gauche, nous restons cohérents dans notre démarche, l’union de représentants des partis, PS pour Ghis, PRG pour moi-même, avec des représentants de la société civile. Nous étions déjà ensemble sur la même liste des municipales. »

Le quatuor est déterminé à poursuivre ce qu’il avait défendu pendant la campagne précédente : le logement social, le développement économique et l’emploi, à travers la filière océan, chère au maire Michel Veunac. « Il faudra maintenir, voire renforcer l’action sociale en terme de solidarité, explique Ghis Hayes. Comme, à l’image d’Anglet, créer un hôpital de jour pour accueillir les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. “La droite attaque notre bilan, mais en trois ans nous avons travaillé et notre bilan est globalement positif. Un travail de fond en matière de collèges a été effectué. Avec la crise, tous les départements ont vu leur situation financière se dégrader, L’APA, avec une population vieillissante, est plus lourde, le RSA, c’est-à-dire l’aide pour les gens sans emploi, avec la crise s’est alourdi. Et dans cette conjoncture, dans une situation maitrisée nous nous sommes toujours positionnés pour ne pas toucher la fiscalité. Par rapport à bien d’autres départements, nous avons une situation tout à fait correcte.”

Alors comment Guy Lafite voit-il ces départementales ? “Première inconnue : quelle sera la participation ? Ensuite, j’ai du mal à cerner comment les scissions qui ont affecté l’UMP vont affecter les suffrages de Max Brisson. Que fera le Front National ? Il a fait 14,4 % dans un vote protestataire contre l’Europe puis 5 % aux municipales qui ont suivi.”

François Amigorena, l’énigmeIndiscutablement à Biarritz, François Amigorena, l’adjoint au tourisme, à l’économie et aux technologies nouvelles de Michel Veunac est un homme courtisé : c’est à lui que Guy Lafite a pensé pour former un ticket pour départementales. Benedicte Darrigade n’aurait pas négligé de partir avec lui. Maider Arosteguy, la colistière de Max Brisson éprouve une certaine admiration pour sa réussite professionnelle et ses idées novatrices. Nous avions consacré un portrait à ce chef d’entreprise biarrot brillant dont l’entreprise de logiciels est florissante à l’étranger, des États-Unis à la Chine. Cet homme de belle allure, que certains envieux qualifient de “dandy” avait une face politique cachée. En effet, avant d’arriver sur la Côte basque il avait développé ses entreprises à Strasbourg, au cœur de l’Europe auprès de la socialiste Catherine Trautman qui en fut la mairesse. “Plus que son appartenance au PS, c’étaient ses projets innovants qui m’intéressaient. Il deviendra le codirecteur de sa campagne pour les législatives. Quand il rentre sur la Côte basque, Jean Jaccachourry, le futur maire de Bidart lui demande de le rejoindre. ‘C’était un ami d’enfance’. Comme le sera Guy Lafite (PS) qu’il accompagnera lors des cantonales de 2011 et dont il sera le directeur de campagne pour les élections municipales.

François Amigorena départementales

‘Pour moi, Guy Lafite aurait fait un excellent maire de Biarritz et c’est pour cela que je l’ai accompagné. Au-delà de son étiquette de PRG.’ Michel Veunac retient la leçon en fait son premier adjoint chargé des finances. François Amigorena, lui, devient aussi adjoint. Mais cela est de l’histoire ancienne. François Amigorena assure que Guy Lafite l’a associé à Ghis Hayes avant de partir en voyage et sans l’en informer. Il décide alors de partir pour ces élections sans étiquettes. Lors d’une réunion orageuse, Michel Veunac et Guy Lafite tentent de l’en dissuader. En vain.

Fraçois Amigorena et Martine Vals ont pris deux suppléants ‘d’jeuns’, surfeurs et branchés : Jon Razin, président du Club de surf de la Côte des Basques et Isabelle Auzemy (respectivement à droite et à gauche sur notre photo)

‘Pour nous, faire de la politique c’est écouter, dialoguer, consulter, réfléchir, puis agir ensemble et efficacement au service de l’intérêt général, dit-il en compagnie de son binôme Martine Vals, cadre commercial et qui fut colistière, sans étiquette de Michel Veunac Nous sommes convaincus qu’obéir aux consignes d’un parti, c’est se priver de cette richesse de réflexion, d’échange et d’ouverture. C’est pourquoi nous souhaitons rassembler les Biarrots au-delà des partis dont les divisions et les clivages ne correspondent plus aux aspirations actuelles des citoyens, dit-il dans l’élan d’une loi Macron qui devait faire bouger les lignes ‘C’est cette conception de l’action publique que porte notre équipe. Nous défendrons les bonnes idées, d’où qu’elles viennent, avec pragmatisme et bon sens. Nous les mettrons au service de notre Ville, de notre Département et de leurs habitants pour une solidarité efficace, un développement économique et touristique dynamique et raisonné, une politique environnementale exigeante et responsable.’

Lors de la présentation de sa liste (« Agir pour Biarritz ») à la presse se tenait discrètement au fond de la salle une femme, Mme Letamendia. ‘Je suis venue parce que Jon Razin est un ami de longue date de mon fils’, dit-elle en souriant et rappelant qu’elle avait toujours été un électron libre. Certes. Mais elle aussi l’épouse d’un certain… Didier Borotra.

Les autres listesLe Parti communiste sera représenté par Bernard Ithurbide qui a décidé de se lancer dans l’entreprise avec Sylvie Raffy. Leurs remplaçants seront Mayana Bastard et Jean-Pierre Labrousse, tous encartés communistes. Ils partent seuls sans le Parti de gauche et sans les Verts. Samantha Goïcoetchea et Jordan Lavignasse représenteront Debout la République à travers (DFL), Franck Perrin et Peggy Leprêtre, le Front national; enfin les abertzale Régine Daguerre et Serge Istèque, avec Anaiz Olçomendy et Txomin Duhalde représenteront EH Bai. ‘Nous avons le soutien de tous les élus abertzale de la ville. Contrairement à d’autres, nous restons unis. »

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