Pour cet ancien gendarme du peloton de montagne de la vallée de Cauterets, « il a autant neigé il y a deux ans mais celà s’est réparti sur un mois. L’accumulation a créé les premières coulées de neige hier. » Avec son épouse Françoise, il a repris la Maison Cazaux restaurant et salon de thé, mais aussi Musée de Gourette sur la plateforme du Valentin. Son beau-père, Adrien, 83 ans, le boulanger -patissier de Bielle au pied de la vallée a été un des créateurs de la station avec un autre commerçant du village, Michel Seilla. Pour l’anecdote, il y a deux jours encore, l’octogénaire, le skieur vétéran de Gourette dévalait les pistes. « Cette année, il a quand même consenti à mettre un casque! », ajoute son gendre.
Quand elle tombe régulièrement comme c’était le cas, il y a deux ans, il est plus aisé pour les équipes techniques de la travailler, pour les pisteurs de damer, d’entretnir les pistes et sécuriser tous les jours. Depuis vendredi elle n’a fait que se déposer de manière exceptionellement abondante, c’est à dire qu’elle est complètement instable et dès qu’il y a un peu de pente, le poids aidant, ça part. Mais en soi, de la neige en hiver, et tous les gens du village vous le diront, cela n’a rien d’extraordinaire. En lisant les cartes météo en début de semaine, il était certain que ça allait tombre dru. On a déjà connu des hivers rigoureux comme cela… Ce matin, j’ai pris une photo de la neige qui s’était accumulée sur un panneau, il y en avait 1,20m. »
Première avalanche sur le Z, de Cotch à la gare des Trois fontainesLes premiers effets de cette accumulation exceptionelle se sont produits ce dimanche en fin de matinée, vers 11h30 avec une première avalanche qui s’est produite dans le secteur de Cotch depuis le Pene Medda (2520m) et s’est répandue sur son
versant Est sur ce que les Haut-Ossalois appellent le Z, emportant en aval la gare de départ du télésiège débrayable des Fontaines de Cotch et le transformateur coupant l’électricité du secteur, dont la gare du télécabine débrayable du Plaa-Ségouné qui relie le secteur du Bézou. » (Le tracé de l’avalanche au centre en rouge sur la carte).
Les secours se sont aussitôt rendus sur les lieux afin de s’assurer qu’il n’y avait pas de victimes sous l’épais manteau.
Ce dimanche après-midi, comme à Cauterets, un convoi a été organisé pour redescendre vers Laruns. Il y avait carrément plus d’1m20 entre les trottoirs et la la route. Le grand Blanc.
« Normalement ces conditions doivent se calmer en milieu de semaine, ajoute Jean Etcheverry, mais il faudra bien une semaine pour rétablir des conditions normales de circulation, car il y a des voitures qui ont été ensevelies par la neige. En attendant il faut faire preuve d’une grande prudence. Cet après-midi j’ai interpellé un randonneur qui s’aventurait vers une pente alors que le manteau neigeux est complètement instable. »
Gourette ne s’attendait pas à une telle accumulation avant les vacances scolaires après un enneigement famélique auour de Noël. « Mais parfois, trop c’est trop », conclut Jean Etcheverry.