Depuis septembre, six élèves de maternelle, atteints de troubles du spectre autistique (TSA) sont scolarisés à l’école des Maurilloux à Trélissac. C’est la deuxième unité d’enseignement en maternelle autisme (UEMA) à ouvrir en Dordogne. La classe va accueillir un septième élève d’ici quelques semaines. La création de cette unité spécialisée est le résultat d’un appel à projet lancé par l’Inspection académique, et l’Agence régionale de santé, l’an dernier, auquel la Fondation de l’Isle a répondu et porté ce projet. Il s’agit donc d’une classe presque comme les autres avec différents espaces dont un réservé à l’accompagnement paramédical de ces enfants, âgés entre 3 et 5 ans. Ces jeunes élèves utilisent aussi la salle motricité de l’école. Pour accompagner ces élèves aux besoins particuliers, des moyens ont été mis en place. Une enseignante de l’éducation nationale, trois éducateurs spécialisés, un psychomotricien, une orthophoniste et un psychologue à temps partiel s’occupent des enfants. Deux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) à temps partiel complètent l’équipe.
Seul département avec la Gironde à avoir deux UEMA
« Un des buts recherchés est aussi de faciliter la vie des familles afin d’éviter qu’elles courent à différents rendez-vous et d’alléger l’emploi du temps des enfants, en permettant un accès aux soins sur place », précise Jacques Caillaud, directeur des services départementaux de l’Education nationale qui a visité la classe, accompagné de la députée Jacqueline Dubois, aussi présidente de la commission parlementaire sur la scolarisation des enfants en situation de handicap et le bilan de la loi de 2005, et des personnels chargés du handicap au sein de l’Inspection d’Académie. L’objectif est d’inclure progressivement ces enfants dans l’école et les accompagner si possible vers un parcours scolaire ordinaire. Les services départementaux de l’inspection d’Académie, depuis deux rentrées, souhaitent montrer les efforts faits dans le domaine de la scolarisation des enfants en situation de handicap, avec des objectifs ambitieux. « Nous sommes le seul département de l’Académie, avec celui de la Gironde, à avoir deux UEMA. Il y en a une en Lot-et-Garonne. La première, portée par l’association des Papillons blancs, a ouverte à Bergerac en septembre 2015. Cela nécessite un accompagnement fort de ces enfants, avec un adulte pour un élève. Ce résultat est le fruit d’une bonne collaboration entre l’équipe départementale qui suit les enfants en situation de handicap et les différents partenaires, que ce soit le secteur médico social, ou l’agence régionale de santé et la municipalité » souligne Jacques Caillaud.
Le bilan au terme des trois premiers mois est déjà positif : »les deux plus jeunes ont beaucoup progressé », précise Christelle Griffoul, leur enseignante qui a suivi deux formations spécifiques pour pouvoir accompagner ces jeunes élèves. Pour les familles concernées, ces unités, qui impliquent chacune un budget de fonctionnement de 280 000 euros, constituent un vrai espoir de voir leurs enfants évoluer favorablement.
Plus tôt on intervient, plus vite les petits progressent et plus les chances d’une poursuite de scolarité en milieu ordinaire sont réelles, c’est ce que montre la première étude réalisée en 2017 sur la mise en oeuvre des premières unités d’enseignement en maternelle autisme en France.
Cette visite fut l’occasion d’évoquer le nouveau plan autisme du gouvernement dont la mise en oeuvre est prévue en 2020. Il a notamment pour objectif de favoriser des diagnostics plus précoces sur tout ce qui concerne les troubles neuro développementaux (dont les troubles du spectre autistique font partie) chez les 0-6 ans avec la création d’une plateforme d’orientation en projet en Dordogne, de favoriser des interventions précoces, et enfin de s’assurer de la continuité de la prise en charge de ces enfants.